mardi 6 septembre 2016

| Avis ¦ Blood Father, père d'armes



Blood Father de Jean-François Richet

 

Action, thriller, France, 2016, 1H28
Avec Mel Gibson, Erin Moriarty, Diego Luna
Sortie le 31 août 2016



Festival de Cannes 2016 - Sélection officielle, séance de minuit

L'objectif : John Link n’a rien d’un tendre : ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, il a pourtant laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation. C’est l’appel inattendu de sa fille Lydia, 17 ans, qui va lui faire revoir ses plans de se tenir tranquille… Celle-ci débarque chez lui après des années d’absence, poursuivie par des narcotrafiquants suite à un braquage qui a mal tourné. Lorsque les membres du cartel viennent frapper à la porte de John, ils sont loin de se douter à qui ils ont affaire…



Le subjectif : Il a beau avoir fêté ses 60 ans en janvier dernier, Mel Gibson n'a jamais semblé aussi intéressant, "bankable" et... beau que cette année. Et pourtant, depuis le début des années 2000, l'acteur traverse un chemin de croix cinématographique. La faute à des mauvais choix, des problèmes personnels, des déclarations très polémiques et la réalisation de long-métrages difficiles - inadaptés au grand public bien que dotés de grandes qualités (La Passion du christ, Apocalypto). Du coup, les rôles se sont faits rares : depuis Signes de M. Night Shyamalan en 2002, l'Australien n'a joué que dans six films - parmi lesquels l'admirable Le Complexe du castor de Jodie Foster et l'actioner Expendables 3. Mais l'époque des vaches maigres semble révolue pour celui qui vient de présenter à Venise Tu ne tueras point, une réalisation très attendue et déjà acclamée par la critique sur l'histoire vraie de Desmond Doss, héros américain de la Seconde Guerre mondiale qui refusait de porter une arme au combat en raison de ses croyances adventistes. En attendant sa sortie en novembre, Mel Gibson se rappelle à nos bons souvenirs dans Blood Father. Un excellent thriller musclé et nerveux, présenté en séance de minuit à Cannes en mai dernier, et, surtout, réalisé par Jean-François Richet.

dimanche 4 septembre 2016

| Avis ¦ Nerve, la mort en ligne

Nerve d'Ariel Schulman et Henry Joost

 

Thriller, USA, 2016, 1H37
Avec Emma Roberts, Dave Franco, Emily Meade
Sortie le 24 août 2016



L'objectif : En participant à Nerve, un jeu qui diffuse en direct sur Internet des défis filmés, Vee et Ian décident de s’associer pour relever des challenges de plus en plus risqués et gagner toujours plus d’argent. Mais bientôt les deux « Joueurs » s’aperçoivent que leurs moindres mouvements sont manipulés par une communauté anonyme de « Voyeurs ». Le jeu vire au cauchemar. Impossible d’arrêter…



Le subjectif : J'ai lu beaucoup de (bonnes) choses sur Nerve avant de me faufiler dans la salle obscure. D'abord, que c'était une version 2.0 du chef d’œuvre de David Fincher The Game, une version plus connectée au monde d'aujourd'hui mais qui conservait cette frontière si infime qu'elle en était anxiogène entre jeu et réalité. Comme le héros campé par Michael Douglas dans le film de 1997, celle de Nerve était prise au piège d'un jeu empiétant dangereusement sur son quotidien. J'ai aussi lu que c'était une critique des méfaits d'Internet, de l'absence de pudeur et de limite des réseaux sociaux, ou plus directement un questionnement sur les dangers de voir sa vie privée dévoilée et v(i)olée en ligne, tout en proposant un "divertissement pour ados à la Hunger Games et cie". Amateur de thriller à grand spectacle, pas forcément réfractaire aux bonnes productions "pour ado" (les deux Labyrinthe, notamment), et très intéressé par le sujet - notamment après avoir vu le docu interactif #DoNotTrack sur Arte - je n'ai pas hésité longtemps. D'autant que la bande-annonce donnait très envie, que les premiers retours étaient plutôt bons, et que les deux jeunes réalisateurs, auteurs du documentaire Catfish sur les affres d'un amour virtuel, étaient dignes de confiance.

vendredi 2 septembre 2016

| Avis ¦ Un petit boulot, Michel Blanc et humour noir




Un petit boulot de Pascal Chaumeil

 

Comédie, France, 1H37
Avec Romain Duris, Michel Blanc, Gustave Kervern
Sortie le 31 août 2016


L'objectif : Jacques habite une petite ville dont tous les habitants ont été mis sur la paille suite à un licenciement boursier. L'usine a fermé, sa copine est partie et les dettes s’accumulent. Alors quand le bookmaker mafieux du coin, lui propose de tuer sa femme, Jacques accepte volontiers...



Le subjectif : Pascal Chaumeil nous a quitté fin août 2015, et le vide qu'il a créé dans le cinéma français est à la mesure de la réussite de son dernier long-métrage, en salles un an après sa disparition tragique. En 2010, déjà, la sortie de son premier film laissait présager tout le talent du réalisateur pour raconter des histoires savoureuses et originales, bien différentes de ce que pouvait proposer la comédie française. Porté par le duo (impérial) Vanessa Paradis-Romain Duris, L'Arnacœur est rapidement devenu un immense succès critique et populaire. Pascal Chaumeil, venu du petit écran (Blague à part, Engrenages, mais surtout Fais pas ci, Fais pas ça), a poursuivi sa route avec le très bon Un plan parfait en 2012, et par une parenthèse anglo-allemande pour A Long Way Down il y a deux ans. En 2015, il accepte de mettre en boîte l'adaptation du roman Un petit boulot d'Iain Levinson - Since The Layoffs en VO - scénarisée par Michel Blanc. Emporté par un cancer au sujet duquel il ne dira rien, le réalisateur a juste le temps de finir de tourner et de monter son dernier long-métrage - un sacré grand boulot.
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