Cigognes et compagnie de Nicholas Stoller et Doug Sweetland
Film d'animation, comédie, famille, USA, 2016, 1H48
Avec les voix VF de Florent Peyre, Bérengère Krief, Issa Doumbia
Sortie le 12 octobre 2016
L'objectif : Pendant longtemps, les cigognes livraient les bébés. Désormais, elles
acheminent des colis pour un géant de l'Internet. Junior, coursier star
de l'entreprise, s'apprête à être promu. Mais il actionne
accidentellement la Machine à Fabriquer les Bébés… qui produit une
adorable petite fille, en totale infraction avec la loi ! Avec l'aide
de son ami Tulip, seul être humain sur le Mont Cigogne, Junior se
précipite pour effectuer sa toute première livraison de bébé. Le temps
presse car son patron ne tardera pas à apprendre la nouvelle… Junior
pourra-t-il redonner aux cigognes la vraie mission qui est la leur ?
Le subjectif : 2016, année de l'animation ? On est "seulement" en novembre, mais ça y ressemble fortement. D'accord, d'accord, c'est de plus en plus le cas, les studios rivalisant d'imagination pour produire chaque année (voire plusieurs fois par an) des films d'animation de plus en plus magnifiques, drôles, intelligents et destinés à tous les publics. Mais en 2016, l'addition de succès et de réussites donne carrément le tournis ! Voyez plutôt : Cigognes et compagnie débarque après Zootopie (Disney), Tout en haut du monde (Sacrebleu productions), Kung-Fu Panda 3 (DreamWorks), Le Monde de Dory (Pixar), L'Âge de glace 5 (Fox), Angry Birds (Sony), Comme des bêtes (Illumination), Kubo et l'armure magique (Laika)... Une liste hallucinante, composée de très bons, voire carrément d'excellents films ! Et ce n'est pas fini : Les Trolls de DreamWorks, le nouveau Disney Vaiana ou même le déjanté Sausage Party de Seth Rogen sont (presque) déjà là ! Mais qui s'en plaindra ? Surtout pas moi !
Cigognes et compagnie débarque donc sur nos écrans au milieu d'un planning chargé, mais avec un joli pédigrée. Même si, je ne vous le cache pas, à la vue du premier trailer et en découvrant son titre, j'ai craint le pire, j'ai rapidement changé d'avis en découvrant qui se cachait derrière le projet. Premièrement, le studio : Warner Animation Group (WAG). En 2014, le WAG réalisait son entrée fracassante dans l'univers impitoyable du long-métrage d'animation, avec l'excellent et très original La Grande Aventure Lego, des non moins géniaux Phil Lord et Chris Miller. Le WAG, c'est aussi un héritage animé immensément riche tiré de l'univers cartoonesque des Looney Tunes, ou encore de ces trois frères et sœur chiens noirs que sont les Animaniacs et qui, j'en suis sûr, ont bercé l'enfance de nombreux d'entre vous. Bref, un studio qui compte en matière d'animation. Ensuite, les réalisateurs : Nicholas Stoller et Doug Sweetland. Le premier, lancé par Judd Appatow, a déjà réalisé 5 films, parmi lesquels Sans Sarah rien ne va et Nos pires voisins, ainsi que leurs suites respectives, et co-scénarisé Les Muppets, le retour. Le second est la caution animation du duo, puisqu'il a été animateur chez Pixar, travaillant sur 7 films du studio, de Toy Story (1995) à Cars (2006), avant de réaliser seul en 2008 le court-métrage Presto, un petit bijou gaguesque frénétique. Bref, du beau monde.
Côté histoire, Cigognes et compagnie ressemble à s'y méprendre à une version "à becs et à plumes" de Monstres et compagnie de Pixar, et le titre français n'est pas le seul responsable. Prenez un duo haut en couleurs (ici Junior la cigogne et Tulip la jeune femme ; là Bob et Sully), ajoutez-y une grosse gaffe ayant pour répercussion le fait d'avoir un bébé sur les bras, et vous obtenez - peu ou proue - le pitch de ces deux films d'animation. Heureusement, le WAG et ses réalisateurs n'ont pas simplement transposé les recettes d'un succès dans un autre univers, ils se sont juste servis d'un moule efficace. Car Cigognes et compagnie raconte avant tout une histoire que tout le monde connaît : le mythe des cigognes livreuses de bébés. Partant de ce postulat, le film déroule une intrigue fantastique où les animaux parlent et où personne ne s'en émeut, où les cigognes se sont recyclées dans la livraison pour une grande société de vente en ligne, et où les enfants sont faits autrement. On suit alors les aventures de Junior, meilleur livreur de la société et aspirant "boooooss", et de la gaffeuse mais ingénieuse Tulip, qui vient d'avoir 18 ans. Le premier a pour mission de se débarrasser de la seconde, qui, elle, porte indirectement la responsabilité de la reconversion de toutes les cigognes. C'est parce que Tulip bébé n'a jamais pu être livrée à ses parents, que les cigognes ont décidé de changer de voie professionnelle.
Obligés de se supporter par la force des choses - les choses s'appellent "belle étoile" et ont les cheveux roses, un petit corps potelé et une fâcheuse tendance à pleurer, rigoler et brailler tout le temps, comme tous les bébés - Junior et Tulip vont tenter de mener à bien leur mission, et de livrer "leur" bébé. Je ne vais pas vous faire un dessin : la suite des aventures est trépidante, pleine de rebondissements et de gags en tous genres. Cigognes et compagnie n'est pas simplement drôle, il est par moments (et ça arrive souvent) désopilant ! Comique de répétition, faciès improbables, situations rocambolesques, chutes, joutes verbales... Toute la panoplie humoristique est présente à l'écran, et tout le monde, quel que soit son âge ou son degré de sens de l'humour, en prendra pour ses zygomatiques. Mais pas seulement.
En effet, outre le fait de lâcher des vannes, le WAG ouvre également les nôtres : de mon côté en tout cas, quelques larmes ont perlé. La faute à un récit qui ne se contente pas d'aligner des séquences drolatiques, mais qui offre également de tendres moments, au cœur des aventures de Junior et Tulip (et de leurs nombreux amis à plumes ou à poils, comme cette meute de loups hilarante aux 1001 (trans)formations), mais également au fil de celles de Nate. Ce petit garçon est à l'origine de toute cette rocambolesque péripétie, puisque c'est lui qui a écrit aux cigognes pour avoir, enfin, un "petit frère guerrier ninja". Les séquences auprès de Nate et des siens sont l'occasion pour les réalisateurs de nous parler de nos familles, de relations parentales, des priorités de chacun et du temps qui passe. Elles sont l'occasion, aussi, mais ce ne sont pas les seules - en témoigne cette image en fin de film d'un couple gay recevant un enfant, tout sauf anodin -, de nous livrer des messages. Comme d'aucuns livrent des bébés.
Le subjectif : 2016, année de l'animation ? On est "seulement" en novembre, mais ça y ressemble fortement. D'accord, d'accord, c'est de plus en plus le cas, les studios rivalisant d'imagination pour produire chaque année (voire plusieurs fois par an) des films d'animation de plus en plus magnifiques, drôles, intelligents et destinés à tous les publics. Mais en 2016, l'addition de succès et de réussites donne carrément le tournis ! Voyez plutôt : Cigognes et compagnie débarque après Zootopie (Disney), Tout en haut du monde (Sacrebleu productions), Kung-Fu Panda 3 (DreamWorks), Le Monde de Dory (Pixar), L'Âge de glace 5 (Fox), Angry Birds (Sony), Comme des bêtes (Illumination), Kubo et l'armure magique (Laika)... Une liste hallucinante, composée de très bons, voire carrément d'excellents films ! Et ce n'est pas fini : Les Trolls de DreamWorks, le nouveau Disney Vaiana ou même le déjanté Sausage Party de Seth Rogen sont (presque) déjà là ! Mais qui s'en plaindra ? Surtout pas moi !
Cigognes et compagnie débarque donc sur nos écrans au milieu d'un planning chargé, mais avec un joli pédigrée. Même si, je ne vous le cache pas, à la vue du premier trailer et en découvrant son titre, j'ai craint le pire, j'ai rapidement changé d'avis en découvrant qui se cachait derrière le projet. Premièrement, le studio : Warner Animation Group (WAG). En 2014, le WAG réalisait son entrée fracassante dans l'univers impitoyable du long-métrage d'animation, avec l'excellent et très original La Grande Aventure Lego, des non moins géniaux Phil Lord et Chris Miller. Le WAG, c'est aussi un héritage animé immensément riche tiré de l'univers cartoonesque des Looney Tunes, ou encore de ces trois frères et sœur chiens noirs que sont les Animaniacs et qui, j'en suis sûr, ont bercé l'enfance de nombreux d'entre vous. Bref, un studio qui compte en matière d'animation. Ensuite, les réalisateurs : Nicholas Stoller et Doug Sweetland. Le premier, lancé par Judd Appatow, a déjà réalisé 5 films, parmi lesquels Sans Sarah rien ne va et Nos pires voisins, ainsi que leurs suites respectives, et co-scénarisé Les Muppets, le retour. Le second est la caution animation du duo, puisqu'il a été animateur chez Pixar, travaillant sur 7 films du studio, de Toy Story (1995) à Cars (2006), avant de réaliser seul en 2008 le court-métrage Presto, un petit bijou gaguesque frénétique. Bref, du beau monde.
Le WAG ouvre les vannes (et nous aussi !)
Côté histoire, Cigognes et compagnie ressemble à s'y méprendre à une version "à becs et à plumes" de Monstres et compagnie de Pixar, et le titre français n'est pas le seul responsable. Prenez un duo haut en couleurs (ici Junior la cigogne et Tulip la jeune femme ; là Bob et Sully), ajoutez-y une grosse gaffe ayant pour répercussion le fait d'avoir un bébé sur les bras, et vous obtenez - peu ou proue - le pitch de ces deux films d'animation. Heureusement, le WAG et ses réalisateurs n'ont pas simplement transposé les recettes d'un succès dans un autre univers, ils se sont juste servis d'un moule efficace. Car Cigognes et compagnie raconte avant tout une histoire que tout le monde connaît : le mythe des cigognes livreuses de bébés. Partant de ce postulat, le film déroule une intrigue fantastique où les animaux parlent et où personne ne s'en émeut, où les cigognes se sont recyclées dans la livraison pour une grande société de vente en ligne, et où les enfants sont faits autrement. On suit alors les aventures de Junior, meilleur livreur de la société et aspirant "boooooss", et de la gaffeuse mais ingénieuse Tulip, qui vient d'avoir 18 ans. Le premier a pour mission de se débarrasser de la seconde, qui, elle, porte indirectement la responsabilité de la reconversion de toutes les cigognes. C'est parce que Tulip bébé n'a jamais pu être livrée à ses parents, que les cigognes ont décidé de changer de voie professionnelle.
Obligés de se supporter par la force des choses - les choses s'appellent "belle étoile" et ont les cheveux roses, un petit corps potelé et une fâcheuse tendance à pleurer, rigoler et brailler tout le temps, comme tous les bébés - Junior et Tulip vont tenter de mener à bien leur mission, et de livrer "leur" bébé. Je ne vais pas vous faire un dessin : la suite des aventures est trépidante, pleine de rebondissements et de gags en tous genres. Cigognes et compagnie n'est pas simplement drôle, il est par moments (et ça arrive souvent) désopilant ! Comique de répétition, faciès improbables, situations rocambolesques, chutes, joutes verbales... Toute la panoplie humoristique est présente à l'écran, et tout le monde, quel que soit son âge ou son degré de sens de l'humour, en prendra pour ses zygomatiques. Mais pas seulement.
En effet, outre le fait de lâcher des vannes, le WAG ouvre également les nôtres : de mon côté en tout cas, quelques larmes ont perlé. La faute à un récit qui ne se contente pas d'aligner des séquences drolatiques, mais qui offre également de tendres moments, au cœur des aventures de Junior et Tulip (et de leurs nombreux amis à plumes ou à poils, comme cette meute de loups hilarante aux 1001 (trans)formations), mais également au fil de celles de Nate. Ce petit garçon est à l'origine de toute cette rocambolesque péripétie, puisque c'est lui qui a écrit aux cigognes pour avoir, enfin, un "petit frère guerrier ninja". Les séquences auprès de Nate et des siens sont l'occasion pour les réalisateurs de nous parler de nos familles, de relations parentales, des priorités de chacun et du temps qui passe. Elles sont l'occasion, aussi, mais ce ne sont pas les seules - en témoigne cette image en fin de film d'un couple gay recevant un enfant, tout sauf anodin -, de nous livrer des messages. Comme d'aucuns livrent des bébés.
Déjà, il faut savoir que j’adore les films d’animation (rire). Celui-ci ne m’a pas déplu ; l’humour est décalé, les personnages sont hauts en couleur et le scénario est intéressant.
RépondreSupprimerJe suis d'accord, ce film d'animation est une petite merveille, et une énorme surprise pour ma part :)
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