jeudi 18 mars 2010

| Avis ¦ Shutter Island, l'île de l'aliénation


Shutter Island de Martin Scorsese


Thriller, USA, 2010, 2H17
Avec Leonardo Di Caprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley
Sortie le 24 février 2010


L'objectif : En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l'île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L'une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre cohérente d'une malade, ou cryptogramme ?


Le subjectif : Martin Scorsese est un grand réalisateur, c'est un fait avéré. Leonardo Di Caprio est un grand acteur, et ensemble les deux hommes d'origine italienne ont déjà foulé les sentiers de la gloire. Cette fois, Scorsese s'attaque à un polar, une fois n'est pas coutume après Les Infiltrés. Et comme le film qui lui avait valu 4 Oscars en 2007, Shutter Island est une adaptation. Œuvre littéraire racée et réputée de Dennis Lehane, publiée en 2003, le livre avait déjà été adapté en BD en 2008. Fidèles à ces deux ouvrages, le scénario promettait un certain « twist » final, un retournement de situation permettant une seconde lecture de l'œuvre. Dès sa sortie, les réactions vont d'ailleurs dans ce sens : il est presque nécessaire de retourner voir une ou plusieurs fois le film de Scorsese, afin d'en déceler tous les mystères, et d'en savourer toutes les aspérités.

mercredi 17 mars 2010

| Avis ¦ Une Éducation, à l'ombre d'une jeune fille en fleurs


Une Éducation de Lone Scherfig


Drame, USA-UK, 2009, 1H35
Avec Carey Mulligan, Peter Sarsgaard, Alfred Molina
Sortie le 24 février 2010


L'objectif : Caressant l'ambition d'être admise à Oxford, une étudiante à l'aube de ses 17 ans s'éprend d'un homme dans la trentaine et découvre un mode de vie trépidant qui l'incite à remettre en question ses projets.


Le subjectif : Lone Scherfig, vous connaissez ? Le cinéma danois, le Dogme, etc. Non ? Pas étonnant, la réalisatrice n'a tourné qu'un film, Italian for Beginners, avant son Éducation. Nick Hornby, ça vous parle plus ? Peut-être pas, et pourtant : le monsieur est derrière de nombreux succès littéraires britanniques, comme Carton Jaune ou Haute Fidélité. Ce dernier, adapté par Stephen Frears en 2000 (avec John Cusack et Jack Black), a fini d'installer le bonhomme comme scénariste phare de la comédie romantique anglaise. Ces deux auteurs sont derrière Une Éducation, film qui a valu à son interprète principale, Carey Mulligan, deux récompenses de la meilleure actrice, et une nomination aux Oscars. Devancée par Sandra Bullock pour le gain de la statuette hollywoodienne, l'actrice londonienne n'est pas le seul atout de cette comédie dramatico-romantique d'initiation.

mardi 16 mars 2010

| Avis ¦ Fantastic Mr Fox, le renard et la manière


Fantastic Mr Fox de Wes Anderson


Animation image par image, USA, 2007, 1H28
Avec les voix originales de George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzman
Sortie le 17 février 2010

L'objectif : Mr Fox est le plus rusé des voleurs de poules. Une fois marié, son épouse Felicity lui demande de mettre fin à ses activités incompatibles avec la vie d’un honorable père de famille. La mort dans l’âme, il se fait alors engager comme éditorialiste dans un journal local où il s’ennuie terriblement. Quand son fils Ash a 12 ans, Mr Fox part s’installer en famille à la campagne à proximité d’élevages de volailles détenus par trois ignobles fermiers : le gros Boggis, Bunce le petit et Bean le maigre. La tentation est trop forte : Mr Fox reprend ses anciennes activités et s’attire les foudres des trois fermiers. Il doit appeler à la rescousse tous les animaux de la région pour protéger sa famille et son territoire.


Le subjectif : A la fin d'un toast, après avoir rectifié un discours, le héros fantastique demande à ses amis attablés : « comment c'était » ? Assis dans notre fauteuil, pris aux tripes par la merveille d'animation à laquelle nous venons d'assister, nous ne pouvons nous empêcher de répondre, à ce personnage aux poils roux comme au réalisateur Wes Anderson : « Fantastique, maître renard ! »

samedi 13 mars 2010

| Avis ¦ Mother, la folie douce à mère


Mother de Bong Joon-ho


Drame, thriller, Sud coréen, 2009, 2H10
Avec Won Bin, Kim Hye-Ja, Jin Ku
Sortie le 27 janvier 2010


L'objectif : Une veuve élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être. A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse. Un jour, une fille est retrouvée morte et Do-joon est accusé de ce meurtre. Afin de sauver son fils, sa mère remue ciel et terre mais l'avocat incompétent qu'elle a choisi ne lui apporte guère d'aide. La police classe très vite l'affaire. Comptant sur son seul instinc maternel , ne se fiant à personne, la mère part elle-même à la recherche du meurtrier, prête à tout pour prouver l'innocence de son fils...


Le subjectif : Fidèle à son rythme d'un film tous les trois ans, l'immense réalisateur coréen Bong Joon-ho (découvert avec le formidable polar Memories of Murder en 2003) est de retour. Après le succès monstre (c'est le cas de le dire) de The Host, l'ancien étudiant en sociologie reste dans son domaine : le drame humain. Si son dernier long-métrage fut présenté comme le meilleur film de monstres depuis Alien et le plus gros succès du cinéma coréen (il aura rapporté 90 millions de $ pour un budget de 11 millions), il n'en restait pas moins lui aussi un drame familial. Entre temps, en 2008, Bong Joon-ho a participé au projet Tokyo!, film à 3 sketches avec notamment Michel Gondry. Dans Mother, présenté et très bien reçu à Cannes, Bong Joon-ho revient à un scénario moins fantastique, et plus orienté investigation. Contrairement à Memories of Murder, le meurtre au centre du film n'est pas tiré d'un fait divers. Il met en scène un jeune adulte très naïf - autre idiot du village comme aime les filmer Bong Joon-ho - qui est rapidement soupçonné puis inculpé pour le-dit meurtre. Ce jeune se fait influencer, pour ne pas dire mener par le bout du nez par différents protagonistes, dont son « ami » (joué par Ku Jin) qui l'entraîne dans ses mauvais coups. Reste sa mère, qui va tout faire pour résoudre l'enquête plus ou moins abandonnée par la police, et sauver son fils des griffes de la honte et de la prison.

vendredi 12 mars 2010

| Avis ¦ I Love You Phillip Morris, l'amour avec deux grands gars


I Love You Phillip Morris de Glenn Ficarra et John Requa


Comédie, USA, 2009, 1H36
Avec Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann
Sortie le 10 février 2010


L'objectif : L'histoire vraie d'un ex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur aux assurances, ex-prisonnier modèle et éternel amant du codétenu Philip Morris. Steven Russell est prêt à tout pour ne jamais être séparé de l'homme de sa vie. Ce qui implique notamment de ne pas moisir en prison... Jusqu'où peut-on aller par amour ? Très loin si l'on en croit l'histoire incroyable de Steven Russell, un génie de l'évasion rattrapé par son romantisme.


Le subjectif : Je t'aime Luc Besson ! Ce cri du cœur, il vient de loin, de l'intérieur. Il est venu au moment d'entre-apercevoir les dernières secondes de ce chef d'œuvre du 7e Art. Pour le remercier, aussi, et lui demander de m'excuser toutes les vacheries que j'avais pu sortir sur lui. Ses films d'actions à centaines de bastos, de taxis, transporteurs ou autres minis lui. I Love You Phillip Morris, qui a failli ne pas voir le jour, est devant nos yeux un peu grâce à cet homme, et mon premier paragraphe sera pour lui. Le gros bonhomme aux cheveux jaunes, pas affaibli par l'effroyable chemin que prend sa carrière, a sorti les euros de son Europacorp pour prendre le relais des majors ricaines, pas chaudes sur le coup. C'est vrai que le synopsis du film – deux mecs qui se bécotent sur le dos du trésor public – fait pas bander les Warner, Paramount ou Universal, plus habitués aux héros-flics testostéronés, affublés quand l'envie leur en prend (comprenez, souvent) de bombes sexuelles aussi inutiles qu'indispensables. On n'est pas dans l'ère du pop corn movie, mais plutôt dans celle désolante du « cop porn »... Mais comme a dit un jour le poète, il faut de tout pour faire un monde. Et, accessoirement, de frenchies aux couilles bien pendues, et d'acteurs exceptionnels.

mercredi 3 mars 2010

| Avis ¦ Lovely Bones, le retour du roi Jackson

Lovely Bones de Peter Jackson


Drame, fantastique, USA-UK-Néo-zélandais, 2009, 2H09
Avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz
Sortie le 10 février 2010 


L'objectif : L'histoire d'une jeune fille assassinée qui, depuis l'au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l'enquête...


Le subjectif : Quatre ans après le succès de son King Kong (qui a rapporté plus de 550 millions de dollars), Peter Jackson est de retour. Pas sur les traces de ses premières amours (qui furent plus des films crados et déglingués : Bad Taste, Braindead), il revient néanmoins en arrière, fuyant la folie des grandeurs de la Trilogie du Seigneur des Anneaux, et donc de King Kong. Avec Lovely Bones, on est plus dans la sensiblerie fantastique de Créatures Célestes (1994), le polar incongru de Meet the Feebles (1989) ou encore l'humour noir de Fantômes contre Fantômes (1996). Toujours plus à l'aise avec des choses qui n'existent pas (en témoigne son documenteur, ou faux documentaire sur Colin McKenzie : Forgotten Silver, 1995), Peter Jackson s'attaque ici à l'adaptation d'un livre d'Alice Sebold.
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