dimanche 3 juillet 2011

| Avis ¦ Transformers 3, le dernier Toy Bay




Transformers 3 : Dark of the Moon, de Michael Bay


SF-Action, USA, 2011, 2H35
Avec Shia LaBeouf, Rosie Huntington-Whiteley, Patrick Dempsey
Sortie le 29 juin 2011


L'objectif : Un événement mystérieux lié à notre passé éclate au grand jour. C’est la guerre qui menace aujourd’hui notre Terre ; une guerre d’une telle ampleur que l’aide des Transformers pourrait, cette fois, ne pas suffire à nous sauver.



Le subjectif : Trois fois de suite, Michael « Bad » Bay aura réussi son coup. Remplir des salles de cinéma pour voir se foutre sur la gueule des jouets pour gamins. Trois fois de suite. Sans crier au génie, on peut lui reconnaître un certain talent pour ce qui est de l'entertainment : des films qui claquent (et nous on aime quand ça claque) et qui divertissent. Depuis The Rock, Armageddon ou les Bad Boys, le Mr Kaboom d'Hollywood a eu le temps de s'imposer comme LE faiseur de « pop-corn-movie » outre-Atlantique. Steven Spielberg, en papa poule, avait flairé le bon coup, en devenant son producteur et mécène depuis 2007.


Le premier est fan des jouets Hasbro quand il était gosse, le second est prêt pour (re)plonger dans du spectacle taille XXL, après la transition humaniste The Island, produite entre autres par DreamWorks (dirigé par Spielberg). Transformers était né, prêt à tout exploser. Et on connait la suite. Long, mal fagotté, indigeste pour les uns, explosif, grandiose et effarant pour les autres... Michael Bay a divisé, une fois encore, critiques comme spectateurs. Jusqu'au second opus, où presque tous étaient d'accord, à commencer par Bay lui-même, pour avouer que Revenge of the Fallen était un beau raté. Beau, mais raté.


Mais voilà, comme les trilogies ne sont jamais meilleures qu'en trois épisodes, Autobots, Decepticons et compagnie ont remis le couvert. Tous les acteurs des deux premiers volets (ou presque, à une Megan Fox près, virée du projet pendant la préparation du tournage et après avoir comparé Bay à Hitler) se sont eux aussi attachés à finir le travail. Et, alors que la première bande-annonce (uniquement centrée sur l'anecdote liant les Transformers à notre chère Lune) avait intrigué voire rebuté, la seconde touche balancée sur la toile fin avril a ravivé la flamme. Du kaboom exponentiel, une ville à feu et à sang, une ambiance de fin du monde avec la musique, la tension et l'émotion qui vont avec... On n'en attendait pas moins pour clore une saga à qui ne semble seoir qu'un seul adjectif : démesuré.

La fin du monde en relief

Comment pourrait-il en être autrement quand on possède un budget pharaonique (on parle de 300 M$) que rien, ni le scepticisme lié au second volet ni le trouble provoqué par la belle Megan Fox (trop bonne, trop c...) n'a su ébranler ? Et puis qui dit Transformers 3 en 2011, dit forcément : 3 dimensions. Forcément, car Michael Bay a plus ou moins été contraint et forcé de tourner son film ainsi. Lui qui, quelques mois avant le début du tournage, collait à ce procédé l'étiquette « inadapté » à son style agressif. Michael Bay change de ton, il fait avec, et puisqu'il doit en être ainsi, quitte à rendre son style « moins fou », autant que l'essai soit transformé. « Jamais un film en live action n'a autant repoussé les limites du relief ! ». Les hostilités sont lancées et, même si Bruckheimer vantera son Pirates 4 de la même arrogante des manière, on serait tenté de croire le Californien. Il n'y a plus qu'à chausser ses lunettes 3D, s'armer de pop-corn et se laisser pénétrer par la fureur.


Problème : elle ne vient pas tout de suite. Le film est long, très long, trop long. 2H40 c'est vraiment beaucoup. Michael Bay nous refait le coup de Bad Boys 2, et on peut craindre le pire. D'autant que l'immersion dans le troisième volet des aventures de Sam Witwicky (Shia LaBeouf) et ses copains robots s'avère délicate. La faute à un trop gros bouleversement dans le « scénario » : Mikaela (Megan Fox) évincée de l'histoire, le lit de Sam se retrouve occupé par Carly (jouée par Mme Jason Statham). Pas mal d'autres personnages secondaires ont également disparu, remplacés par des « têtes d'affiches » : Patrick Dempsey (Dr Mamour de Grey's Anatomy), John Malkovitch (dans un second rôle étonnamment creux) et Frances McDormand (oscarisée en 97 pour Fargo). Il faut une grosse heure pour parvenir à passer outre ces difficultés, digérer les nouvelles données scénaristiques liées aux Transformers (elles ont au moins le mérite d'exister) et arrêter de se poser la question : mais elle est où Megan Fox ?

Le temps de la claque

Passé ce laps de temps, la claque prend forme. Et je ne saurais donner un avis définitif avant de voir le film dans une salle Imax 3D, mais le résultat est déjà assez exceptionnel avec une simple paire de lunettes. Certes, le film est truffé de longueurs, et « l'humour à la con », que Michael Bay nous avait juré avoir laissé tomber depuis l'épisode 2, jonche la pellicule. Mais l'ensemble est tellement touchant, l'entreprise est tellement sincère, que le reste du film se regarde les yeux ébahis, la bouche entre-ouverte par un sourire niais et des « oh putain » coincés au fond de la gorge, libérés entre deux bouchées de maïs soufflés. Deux scènes phares pour convaincre. La première concerne la descente en chute quasi-libre de l'unité d'élite (toujours dirigée par Josh Duhamel) qui s'accoutre pour l'occasion de tenues palmées, tel des écureuils planants, et qui fond sur la terre ferme à une vitesse folle. La seconde met en scène notre pauvre Sam projeté de Bumblebee alors que celui-ci accomplit une double transformation bolide-autobot-bolide ahurissante. Et je ne vous parlerai même pas de la longue séquence de destruction de l'immeuble, aperçue dans le trailer.


Tout est dit. Transformers 3 est bien une preuve de plus que Michael Bay a décidé de vouer sa vie et son métier à nous divertir. Son film est peut-être léger dans son traitement de la fin du monde, mais il y règne une atmosphère apocalyptique rarement vue ailleurs - en tout cas dans un récit censé se dérouler à notre époque. La musique (un peu trop similaire à celle d'Inception) a tendance a trop peser entre nos oreilles, mais l'histoire tient finalement la route, avec moins de protagonistes (même si on retrouve avec plaisir les personnages joués par Tyrese Gibson et John Turturro) et un univers Transformers plus savoureux. Transformers 3 n'est plus un plaisir coupable, ni même le meilleur volet d'une trilogie dédiée au kaboom et à la folie des grandeurs d'un réalisateur aux dents longues. Transformers 3 est avant tout la preuve qu'il existe des films qui repoussent les limites du divertissement, des films qui restituent au cinéma son sens premier. Transformers 3 prouve que le cinéma existe encore, autrement.

9 commentaires:

  1. Si j'ai toujours des doutes quant à la qualité du film, d'autant plus en payant un prix astronomique dans les salles obscures, je dois avouer que cet habile commentaire qui a le grand atout d'être complet (voire un peu long^^) et critique, pourrait m'inciter à franchir le cap du guichet!
    Bravo à l'écrivain.

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  2. pourquoi astronomique ?
    en tout cas merci ;)

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  3. Bel ouvrage que cette critique, je m'associe à "Petite plume" pour saluer l'exploit d'écrire avec autant de brio et de profondeur, qui semble-t-il n'en est pas tout à fait pourvu. Néanmoins, ça ne m'étonne point, connaissant l'auteur. En tous cas, moi aussi cela m'a donné envie d'aller zieuter le film.

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  4. ah Alex... si t'étais dans le coin je t'embrigaderais bien avec moi pour aller le voir en Imax....
    qui ça n'en est pas tout à fait pourvu ? le flim ?

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  5. Le film, enfin je crois... Moi ? Non, tu crois ? Arrêteeuuh ! hihihi...
    Ok donc le mec a pété un cable...
    ^^

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  6. Ok donc par écrit les pétages de câble c'est plus ce que c'était !!!

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  7. J'ai adoré le paragraphe "problème". Comme j'ai vu le 3 avant les deux premiers, j'ai plutôt bien vécu "les nouvelles données scénaristiques liées aux Transformers" ( oui oui je te cite :p ).
    Très bel article.

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  8. Merci merci MERCI June :)
    Mais elle est passée où Megan Fox ? ^^

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  9. Tu dois être une des rares filles à aimer cette saga, c'est pour ça que je t'aime ;)

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