Les Saisons de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
Documentaire, France-Allemagne, 2015, 1H37
Avec des loups, chevaux, biches, sangliers et quelques hommes
Sortie le 27 janvier 2016
L'objectif : Après avoir parcouru le globe à tire d’ailes avec les oiseaux migrateurs
et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies
mantas, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent pour ce nouvel opus
sur des terres plus familières. Ils nous convient à un formidable
voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que
nous partageons avec les animaux sauvages depuis la dernière ère
glaciaire jusqu’à nos jours. L’hiver durait depuis 80 000 ans
lorsque, en un temps très bref, une forêt immense recouvre tout le
continent. Une nouvelle configuration planétaire et tout est bouleversé.
Le cycle des saisons se met en place, le paysage se métamorphose, la
faune et la flore évoluent. L’histoire commence… À un interminable âge
de glace succède une forêt profonde et riche puis, sous l’impulsion
d’hommes nouveaux, une campagne riante.
Les Saisons est une épopée sensible et inédite qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme aux animaux.
Le subjectif : En ce début d'année 2016, le calendrier ciné est très chargé. Alors que le phénomène Star Wars 7 continue de remplir les salles, d'autres gros films trustent les porte-affiches, comme le dernier Tarantino (Les 8 Salopards), le "dernier" Rocky (Creed), l'oscarisable Spotlight ou encore l'incroyable Legend. Alors, pour ce "retour" du Toxinémane, pourquoi choisir un documentaire sur l'évolution, signé par le réalisateur du Peuple migrateur et Microcosmos ? Déjà parce-que je n'ai pas vu tous les longs précédemment cités, et parce-que, justement, ce film mérite qu'on parle de lui. Loin de battre des records d'affluence ou de s’immiscer dans les discussions sur les potentiels futurs lauréats des Oscars et Césars, Les Saisons est une œuvre qui nous parle de nous et de notre environnement : c'est-à-dire de notre terre, et de tous ceux avec qui nous sommes censés la partager. Sans plus attendre, la critique.
Dès le début du film, l'ambition est claire : les deux Jacques (déjà co-réalisateurs du Peuple migrateur et Océans) vont tenter de retracer l'évolution de l'Europe à partir de la fin de la dernière ère glaciaire, "qui durait depuis 80000 ans", jusqu'à nos jours. Soit plus de 12000 ans de cycles successifs, les fameuses "saisons". Déjà un bon point pour le titre. Les Saisons raconte ainsi l'histoire de notre continent et de ses habitants, nos amies les bêtes. Le premier constat est sans appel : les images sont saisissantes, les instants de vie capturés par les équipes du film incroyables. Le spectateur est invité au plus près des animaux, dans cette forêt riche et vierge qui composait jadis la totalité de l'Europe. En toute intimité, nous assistons à leurs mises bas, à leurs ébats, leurs combats aussi, car la nature a beau être belle, elle est sauvage. Ainsi, les parties de chasses ne nous sont pas épargnées, et les scènes cruelles s'enchaînent, au fil des saisons, car le cycle de la vie est ainsi fait. Si cette réalité crue (mais naturelle) est certainement apparu indispensable pour les réalisateurs, elle peut laisser un goût de cruauté gratuite dans la bouche du spectateur. Les Saisons ne serait-il rien d'autre qu'un superbe documentaire animalier sur grand écran ?
Si les images du film peuvent provoquer de la circonspection voire de la lassitude, c'est peut-être parce-que ce dernier utilise avec une extrême parcimonie la voix-off du narrateur. Le spectateur assiste ainsi au spectacle presque continu de la nature, sans fioriture ni guide, dans ce qu'elle a de plus beau et amusant, mais aussi dans ce qu'elle peut avoir de féroce et d'injuste. Ces images doivent pourtant servir un but simple : comprendre la vie de nos compagnons sans nous, avant qu'ils subissent le joug de l'espèce humaine. Jacques Cluzaud explique la volonté et la démarche du documentaire :
Les Saisons est une épopée sensible et inédite qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme aux animaux.
Le subjectif : En ce début d'année 2016, le calendrier ciné est très chargé. Alors que le phénomène Star Wars 7 continue de remplir les salles, d'autres gros films trustent les porte-affiches, comme le dernier Tarantino (Les 8 Salopards), le "dernier" Rocky (Creed), l'oscarisable Spotlight ou encore l'incroyable Legend. Alors, pour ce "retour" du Toxinémane, pourquoi choisir un documentaire sur l'évolution, signé par le réalisateur du Peuple migrateur et Microcosmos ? Déjà parce-que je n'ai pas vu tous les longs précédemment cités, et parce-que, justement, ce film mérite qu'on parle de lui. Loin de battre des records d'affluence ou de s’immiscer dans les discussions sur les potentiels futurs lauréats des Oscars et Césars, Les Saisons est une œuvre qui nous parle de nous et de notre environnement : c'est-à-dire de notre terre, et de tous ceux avec qui nous sommes censés la partager. Sans plus attendre, la critique.
Dès le début du film, l'ambition est claire : les deux Jacques (déjà co-réalisateurs du Peuple migrateur et Océans) vont tenter de retracer l'évolution de l'Europe à partir de la fin de la dernière ère glaciaire, "qui durait depuis 80000 ans", jusqu'à nos jours. Soit plus de 12000 ans de cycles successifs, les fameuses "saisons". Déjà un bon point pour le titre. Les Saisons raconte ainsi l'histoire de notre continent et de ses habitants, nos amies les bêtes. Le premier constat est sans appel : les images sont saisissantes, les instants de vie capturés par les équipes du film incroyables. Le spectateur est invité au plus près des animaux, dans cette forêt riche et vierge qui composait jadis la totalité de l'Europe. En toute intimité, nous assistons à leurs mises bas, à leurs ébats, leurs combats aussi, car la nature a beau être belle, elle est sauvage. Ainsi, les parties de chasses ne nous sont pas épargnées, et les scènes cruelles s'enchaînent, au fil des saisons, car le cycle de la vie est ainsi fait. Si cette réalité crue (mais naturelle) est certainement apparu indispensable pour les réalisateurs, elle peut laisser un goût de cruauté gratuite dans la bouche du spectateur. Les Saisons ne serait-il rien d'autre qu'un superbe documentaire animalier sur grand écran ?
"Les animaux sont déclarés utiles ou nuisibles"
Si les images du film peuvent provoquer de la circonspection voire de la lassitude, c'est peut-être parce-que ce dernier utilise avec une extrême parcimonie la voix-off du narrateur. Le spectateur assiste ainsi au spectacle presque continu de la nature, sans fioriture ni guide, dans ce qu'elle a de plus beau et amusant, mais aussi dans ce qu'elle peut avoir de féroce et d'injuste. Ces images doivent pourtant servir un but simple : comprendre la vie de nos compagnons sans nous, avant qu'ils subissent le joug de l'espèce humaine. Jacques Cluzaud explique la volonté et la démarche du documentaire :
"Ce ne sont pas les mots qui nous disent ce qu’il convient de penser de ces millénaires de cohabitation, mais l’émotion qui, dans un film de nature, doit savoir se passer de paroles. S’approcher d’un animal n’a pas pour simple but de l’observer (encore moins d’en apprendre plus sur lui) mais de saisir une attitude, un regard qui, dans les situations les plus diverses, sauront faire naître en nous une émotion créatrice non seulement de compassion mais surtout d’empathie avec la faune sauvage."C'est le film lui-même qui va finir par nous délivrer ce message, grâce à une phrase du narrateur, une fois n'est pas coutume. Alors que les hommes ont fini de repousser les animaux dans la forêt profonde, et qu'ils ont réorganisé celle-ci pour leurs propres intérêts (pour faciliter la chasse, pour construire grâce au bois, mille et une choses), jusqu'à créer la "campagne", ils décident de s'autoproclamer espèce dominante. A l'image : chiens, chevaux et autres animaux sont domestiqués, tandis qu'une chouette se fait piéger et un renard attraper au collet alors qu'ils s'approchent "dangereusement" des abords d'une habitation. "Les animaux sont déclarés utiles ou nuisibles, ou ils portent malheur", souffle la voix-off.
Tout est dit. Les dernières images viennent confirmer cet amer constat, celui d'une planète abandonnée au bon vouloir de l'homme, qui a profondément, et en un minimum de temps, bouleversé son environnement. Plus qu'un cri de révolte, Les Saisons pousse un cri du cœur. Pour que nous regardions enfin les animaux non pas comme des outils à utiliser ou des problèmes à éliminer, mais comme des compagnons avec qui cohabiter.
Pour aller plus loin : http://www.lessaisons-lefilm.com
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