mercredi 5 décembre 2012

| Avis ¦ Les Mondes de Ralph, Disney fête les jeux

 

Les Mondes de Ralph de Rich Moore


Animation, comédie, USA, 2012, 1H41
Avec les voix VF de François-Xavier Demaison, Dorothée Pousséo, Donald Reignoux 
Sortie le 5 décembre 2012

L'objectif : Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous… Vanellope Van Schweetz quant à elle, évolue dans un jeu de course, fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous… Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser… et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros… Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?



Le subjectif : Disney tiendrait-il son "film en images de synthèse" de référence ? Après un Raiponce loué par la critique, qui renouvelait sa vision du conte tout en conservant l'esprit de la firme (une histoire sensible, drôle et poétique), les héritiers du père de Mickey Mouse marchent sur les pas de Pixar, avec une œuvre bourrée de références actuelles. Mieux, alors que le studio à la petite lumière tarde à reconquérir le cœur de ses fans, en misant sur des suites (Cars 2, Monstres Academy) ou des portages 3D (Le Monde de Némo y aura droit dès janvier), Disney, lui, insuffle un vent nouveau. Les Mondes de Ralph, sorte de "Toy Story des jeux-vidéos", confirme cette marche en avant. Le film est sympathique, plutôt joli, et son attrait générationnel est absolument fabuleux...



Prenons l'affiche, par exemple. On y voit Ralph entraîner avec lui des icônes de célèbres jeux vidéos, comme les combattants de Street Fighter, le fantôme de Pac-Man, Sonic ou Dr Robotnik... Et l'hommage ne s'arrête (heureusement) pas là. Outre ce défilé de "gueules", Les Mondes de Ralph propose d'autres références plus ou moins cachées, comme le point d'exclamation (et le bruit qui va avec) que les amateurs de Metal Gear Solid reconnaîtront sans mal, l'apparition furtive de Pong, l'allusion aux "mini-jeux" et niveaux bonus. Mais le récit du film nous entraîne également dans un monde imaginaire, celui de Sugar Rush, bondé de personnages et de décors liés aux sucreries. On y croise des milliers de bonbons et autres plaisirs qui font gronder les parents, sans oublier un clin d’œil à l'expérience explosive "Coca + Mentos"...

Entre pixels et sucreries

Pour ce qui est de l'histoire, le réalisateur Rich Moore (transfuge des Simpsons) nous entraîne dans les pas (et les poings) dudit Ralph, méchant d'un jeu de salle d'arcade. Ce n'est pas la première fois qu'un méchant tient le haut de l'affiche, mais à la différence, par exemple, du "héros" de MégaMind, qui revendique son statut "sombre", celui-ci aspire à un avenir plus héroïque. Un destin réservé jusque-là à Félix, un alter-égo de Mario (Ralph étant clairement lié à Donkey Kong). Armé d'un marteau magique, et affublé d'un attirail semblable au plombier de Nintendo (la moustache en moins), Félix "répare tout ce qu'il touche", comme il s'en plaint parfois (cela peut être un inconvénient...). Outre ces deux personnages, Les Mondes de Ralph met en scène Calhoun, une militaire sexy qui ne laisse pas insensible Félix, et Vanellope, que Ralph rencontre dans le jeu Sugar Rush.




Ralph, désespérément méchant et craint de tous, cherche à grignoter la gloire promise à Félix ; tandis que Vanellope, tour à tour qualifiée d'anomalie ou de petit monstre, n'est autre qu'un "bug" qui rêve d'exister dans son jeu. Le parcours combiné des deux donne lieu à une quête initiatique, malheureusement guère originale. Heureusement, l'action et l'humour (quoique trop souvent réservé aux tous-petits) maintiennent l'intérêt du spectateur. Avec, bien sûr, les multiples références et hommages à "notre" jeunesse et à l'inconscient collectif. Comme lorsque la démarche de certains personnages paraît saccadée, que des explosions sont volontairement pixelisées, ou lors de cette séquence parodique des Méchants anonymes. Browser, Zangieff & co répétant à l'envi un hymne que n'aurait pas renié Coué : "Je suis méchant et c'est très bien, je suis méchant : c'est pas si mal, je ne voudrais être personne d'autre que moi."

3 commentaires:

  1. J'ai regardé la bande annonce! C'est très rigolo et émouvant à la fois ! C'est trop bien. Ça m'a rappelé les bons vieux temps.

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  2. Brillante idée ce blog! L'analyse est complète, creusée, intelligente... merci beaucoup! :)

    Ps: Disney a racheté Pixar i y a qlq années, d'où les similitudes possibles ;)

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  3. Super ton analyse des références aux jeux vidéos est éclairante, j’ai aussi bien apprécié ce film, avec un plaisir régressif !

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