The Place Beyond the Pines de Derek Cianfrance
Thriller, drame, Américain, 2013, 2H20Avec Ryan Gosling, Bradley Cooper, Eva Mendes
Sortie le 20 mars 2013
L'objectif : Cascadeur à moto, Luke est réputé pour son spectaculaire numéro du «globe de la mort». Quand son spectacle itinérant revient à Schenectady, dans l’État de New York, il découvre que Romina, avec qui il avait eu une aventure, vient de donner naissance à son fils… Pour subvenir aux besoins de ceux qui sont désormais sa famille, Luke quitte le spectacle et commet une série de braquages. Chaque fois, ses talents de pilote hors pair lui permettent de s’échapper. Mais Luke va bientôt croiser la route d’un policier ambitieux, Avery Cross, décidé à s’élever rapidement dans sa hiérarchie gangrenée par la corruption. Quinze ans plus tard, le fils de Luke et celui d’Avery se retrouvent face à face, hantés par un passé mystérieux dont ils sont loin de tout savoir…
Le subjectif : Après Cloud Atlas la semaine dernière, une nouvelle fresque cinématographique débarque sur nos écrans. Différences avec le film des Wachowski et de Tom Tykwer : The Place Beyond the Pines est plus court d'une demi-heure, et possède une trame plus linéaire. Alors que Cloud Atlas passait sans arrêt d'une époque à une autre, le film de Derek Cianfrance, réalisateur de l'excellent Blue Valentine en 2010 (déjà avec Ryan Gosling), déroule pour ainsi dire trois histoires en une, étalées sur une quinzaine d'années. Le récit avance sans saut dans le temps, rendant le thriller passionnant pour un spectateur qui n'est jamais perdu, et permettant à l'intrigue de se dévoiler petit à petit.
Côté scénario, co-écrit par Derek Cianfrance "himself", on se dirige donc vers un mélange entre drame et polar, partagé en trois actes. Dans le premier segment : on suit la vie mouvementée de Luke (Ryan Gosling), un cascadeur à moto qui apprend que sa liaison éphémère avec Romina (Eva Mendez) a "accouché" d'un gamin. Pour subvenir à ses besoins, et à ceux de son fils, il se lance dans le braquage de banque. Les casses qu'il fait à moto vont le mettre rapidement aux prises avec Avery Cross (Bradley Cooper), un jeune flic plein d'ambitions et de droiture, lui aussi père, qui va devenir le protagoniste principal du second acte. Enfin, quinze ans plus tard, on retrouve les deux rejetons des deux héros sus-nommés pour un dénouement magistral.
The Place Beyond the Pines concentre tout ce qui fait un grand film. Pour commencer, sa construction, si elle peut paraître plus linéaire et donc moins originale que celle du précédent film de Derek Cianfrance, fonctionne parfaitement ici. Le long-métrage est en même temps un thriller dramatique, et une fresque sur trois périodes temporelles : le choix est donc payant. L'intensité de l'intrigue est préservée tout au long du film, tout comme sa compréhension. Ensuite, comme sur Blue Valentine, la mise en scène, entre sobriété et ingéniosité (pour toutes les scènes d'action) dénote une certaine classe. Tout comme la bande originale, orchestrée par le chanteur-compositeur de rock Mike Patton, qui coordonne et électrise l'ensemble.
Enfin, devant la caméra s'ébattent une poignée d'acteurs exceptionnels. Des rôles titres (Gosling, Cooper, mais aussi leurs deux fils à l'écran : Dane DeHaan et Emory Cohen, qui a des faux airs de Johnny Depp), jusqu'aux seconds couteaux (l'Australien Ben Mendelsohn dans le rôle du complice de Luke, et l'inamovible Ray Liotta, dans celui de l'inspecteur corrompu et terrifiant), tout le monde est parfait. Léger regret en revanche concernant les deux personnages féminins, incarnés par Eva Mendes et Rose Byrne, qui n'ont que très peu de profondeur dans le récit. Un accroc qui n'en est peut-être pas un : on devine facilement que The Place Beyond the Pines est avant tout un film sur la paternité, et sur les relations tumultueuses qui existent entre pères et fils. Là dessus, comme dans tout le reste, le long-métrage excelle.
Côté scénario, co-écrit par Derek Cianfrance "himself", on se dirige donc vers un mélange entre drame et polar, partagé en trois actes. Dans le premier segment : on suit la vie mouvementée de Luke (Ryan Gosling), un cascadeur à moto qui apprend que sa liaison éphémère avec Romina (Eva Mendez) a "accouché" d'un gamin. Pour subvenir à ses besoins, et à ceux de son fils, il se lance dans le braquage de banque. Les casses qu'il fait à moto vont le mettre rapidement aux prises avec Avery Cross (Bradley Cooper), un jeune flic plein d'ambitions et de droiture, lui aussi père, qui va devenir le protagoniste principal du second acte. Enfin, quinze ans plus tard, on retrouve les deux rejetons des deux héros sus-nommés pour un dénouement magistral.
Il a tout d'un grand...
The Place Beyond the Pines concentre tout ce qui fait un grand film. Pour commencer, sa construction, si elle peut paraître plus linéaire et donc moins originale que celle du précédent film de Derek Cianfrance, fonctionne parfaitement ici. Le long-métrage est en même temps un thriller dramatique, et une fresque sur trois périodes temporelles : le choix est donc payant. L'intensité de l'intrigue est préservée tout au long du film, tout comme sa compréhension. Ensuite, comme sur Blue Valentine, la mise en scène, entre sobriété et ingéniosité (pour toutes les scènes d'action) dénote une certaine classe. Tout comme la bande originale, orchestrée par le chanteur-compositeur de rock Mike Patton, qui coordonne et électrise l'ensemble.
Enfin, devant la caméra s'ébattent une poignée d'acteurs exceptionnels. Des rôles titres (Gosling, Cooper, mais aussi leurs deux fils à l'écran : Dane DeHaan et Emory Cohen, qui a des faux airs de Johnny Depp), jusqu'aux seconds couteaux (l'Australien Ben Mendelsohn dans le rôle du complice de Luke, et l'inamovible Ray Liotta, dans celui de l'inspecteur corrompu et terrifiant), tout le monde est parfait. Léger regret en revanche concernant les deux personnages féminins, incarnés par Eva Mendes et Rose Byrne, qui n'ont que très peu de profondeur dans le récit. Un accroc qui n'en est peut-être pas un : on devine facilement que The Place Beyond the Pines est avant tout un film sur la paternité, et sur les relations tumultueuses qui existent entre pères et fils. Là dessus, comme dans tout le reste, le long-métrage excelle.
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