No Pain No Gain de Michael Bay
Avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson, Ed Harris
Sortie le 28 août 2013
L'objectif : À Miami, Daniel Lugo (Mark Wahlberg), coach sportif,
ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter,
comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur :
maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner
toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque)
parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie. Il
embarque avec lui deux complices, Paul Doyle (Dwayne Johnson) et Adrian Doorbal (Anthony Mackie), aussi
influençables qu’ambitieux. NO PAIN NO GAIN s’inspire de l’histoire
incroyable mais vraie de trois kidnappeurs amateurs qui, entre octobre 1994 et juin 1995, se sont retrouvés embarqués dans une série
d’actes criminels qui ont bouleversé leurs vies.
Le subjectif : La "tagline" de l'affiche française résume assez bien No Pain No Gain : "Ils voulaient vivre le rêve américain. Ils l'ont volé." Ça c'est pour l'histoire, celle de Daniel Lugo et de ses deux acolytes bodybuilders. Une histoire vraie, assez sordide, d'enlèvement et d'extorsion, qui s'est déroulée à Miami entre octobre 1994 et juin 1995. Une autre affiche du film prend quant à elle le parti d'introduire No Pain No Gain comme "Le meilleur film de Michael Bay". Derrière ce film d'action (très) musclé, on retrouve en effet le réalisateur de productions débridées et décomplexées de mon adolescence (Rock, Armageddon), des Bad Boys ou encore de la récente superstructure Transformers.
Alors qu'on aurait pu le croire définitivement préoccupé par des films dotés de (très) gros moyens, Michael Bay signe avec No Pain No Gain un long-métrage aux émoluments plus modestes. Preuve de son attachement à ce projet, le réalisateur américain n'a pas touché de salaire pour faire ce film, tout comme Dwayne Johnson ou Mark Wahlberg. C'est peut-être ce qui a rendu sa production possible, et ce qui a convaincu la Paramount de mettre les 26 millions de $ sur la table. Pour autant, la singularité du projet ne doit pas se résumer à une question d'argent. C'est un retour aux sources. Un retour au polar d'action brut, peut-être moins prétentieux, mais tout aussi survitaminé et ambitieux en termes d'idées et d'identité. Qu'on se le dise, No Pain No Gain est un film d'auteur.
Et qui dit auteur, dit acteurs. Avant de le diriger dans le quatrième volet de Transformers, Michael Bay a fait appel à Mark Wahlberg pour le rôle-titre de No Pain No Gain. Habitué des personnages "testostéronés", l'acteur campe un anti-héros à la fois manipulateur et naïf. Terriblement humain dans ses bons comme ses mauvais côtés, le personnage de Daniel ne recule devant rien pour que son rêve de réussite se réalise. À ses côtés, il embarque deux curieux drilles rencontrés au Sun Gym Club. Anthony Mackie (Démineurs, Gangster Squad) est Adrian, amateur de stéroïdes, de lait maternel et de femmes fortes. Sans doute en attente de reconnaissance, il est prêt à suivre Daniel dans tous ses plans, peu importe les répercussions.
Paul, le troisième larron, est interprété par un Dwayne "The Rock" Johnson au sommet de son art (dramatique). C'est le personnage le plus drôle et le plus attachant du trio. Ex-taulard et toxico devenu abstinent et soldat de Dieu, ses dilemmes face à la tentation de retomber dans l'alcool, la drogue ou la violence font parties des scènes les plus irrésistibles de No Pain No Gain. Le film de Michael Bay est d'ailleurs très souvent comique, tant les situations dans lesquelles se mettent les trois apprentis gangsters sont cocasses. Pour autant, leurs méfaits sont bien réels (dans les deux sens du terme). Ils vont ruiner la vie de leur victime, le richissime Victor Kershaw (Tony Shalhoub, le célèbre Monk), lequel va faire appel à un détective privé à la retraite (superbe Ed Harris) pour tenter de récupérer sa vie et son argent. Le rêve va alors virer au cauchemar, et le plan parfait qui devait se dérouler sans encombre va devenir incontrôlable.
La violence extrême qui en découle n'est cependant pas cachée par le réalisateur, loin de là, même si l'absurde de certaines situations peut faire croire que les faits originels ont été tournés en dérision. C'est peut-être pourquoi on retrouve dans le film la mention "c'est toujours une histoire vraie", nous indiquant que tout ceci n'est pas l’œuvre d'un scénariste farfelu. Ces scènes ahurissantes de bêtise ont bien eu lieu. C'est d'ailleurs cet aspect humain qui touche profondément dans No Pain No Gain. Tout autant que la forme du film, avec ses ralentis, sa musique exceptionnelle ou ses travelling circulaires (la scène dans la maison de la seconde victime est magistrale). Le long-métrage regorge d'ironie (cf. les implants mammaires), d'auto-dérision (l'idée même de rêve américain, chahutée dans tous les sens) et de talent, beaucoup de talent. Comme quoi, on peut s'amuser avec des jouets géants coûtant des centaines de millions de $, et faire preuve d'une grande maturité cinématographique.
Alors qu'on aurait pu le croire définitivement préoccupé par des films dotés de (très) gros moyens, Michael Bay signe avec No Pain No Gain un long-métrage aux émoluments plus modestes. Preuve de son attachement à ce projet, le réalisateur américain n'a pas touché de salaire pour faire ce film, tout comme Dwayne Johnson ou Mark Wahlberg. C'est peut-être ce qui a rendu sa production possible, et ce qui a convaincu la Paramount de mettre les 26 millions de $ sur la table. Pour autant, la singularité du projet ne doit pas se résumer à une question d'argent. C'est un retour aux sources. Un retour au polar d'action brut, peut-être moins prétentieux, mais tout aussi survitaminé et ambitieux en termes d'idées et d'identité. Qu'on se le dise, No Pain No Gain est un film d'auteur.
Et qui dit auteur, dit acteurs. Avant de le diriger dans le quatrième volet de Transformers, Michael Bay a fait appel à Mark Wahlberg pour le rôle-titre de No Pain No Gain. Habitué des personnages "testostéronés", l'acteur campe un anti-héros à la fois manipulateur et naïf. Terriblement humain dans ses bons comme ses mauvais côtés, le personnage de Daniel ne recule devant rien pour que son rêve de réussite se réalise. À ses côtés, il embarque deux curieux drilles rencontrés au Sun Gym Club. Anthony Mackie (Démineurs, Gangster Squad) est Adrian, amateur de stéroïdes, de lait maternel et de femmes fortes. Sans doute en attente de reconnaissance, il est prêt à suivre Daniel dans tous ses plans, peu importe les répercussions.
La fin des séries Bay, l’œuvre de la maturité
Paul, le troisième larron, est interprété par un Dwayne "The Rock" Johnson au sommet de son art (dramatique). C'est le personnage le plus drôle et le plus attachant du trio. Ex-taulard et toxico devenu abstinent et soldat de Dieu, ses dilemmes face à la tentation de retomber dans l'alcool, la drogue ou la violence font parties des scènes les plus irrésistibles de No Pain No Gain. Le film de Michael Bay est d'ailleurs très souvent comique, tant les situations dans lesquelles se mettent les trois apprentis gangsters sont cocasses. Pour autant, leurs méfaits sont bien réels (dans les deux sens du terme). Ils vont ruiner la vie de leur victime, le richissime Victor Kershaw (Tony Shalhoub, le célèbre Monk), lequel va faire appel à un détective privé à la retraite (superbe Ed Harris) pour tenter de récupérer sa vie et son argent. Le rêve va alors virer au cauchemar, et le plan parfait qui devait se dérouler sans encombre va devenir incontrôlable.
La violence extrême qui en découle n'est cependant pas cachée par le réalisateur, loin de là, même si l'absurde de certaines situations peut faire croire que les faits originels ont été tournés en dérision. C'est peut-être pourquoi on retrouve dans le film la mention "c'est toujours une histoire vraie", nous indiquant que tout ceci n'est pas l’œuvre d'un scénariste farfelu. Ces scènes ahurissantes de bêtise ont bien eu lieu. C'est d'ailleurs cet aspect humain qui touche profondément dans No Pain No Gain. Tout autant que la forme du film, avec ses ralentis, sa musique exceptionnelle ou ses travelling circulaires (la scène dans la maison de la seconde victime est magistrale). Le long-métrage regorge d'ironie (cf. les implants mammaires), d'auto-dérision (l'idée même de rêve américain, chahutée dans tous les sens) et de talent, beaucoup de talent. Comme quoi, on peut s'amuser avec des jouets géants coûtant des centaines de millions de $, et faire preuve d'une grande maturité cinématographique.
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