Batman V Superman de Zack Snyder
Action, Fantastique, Univers DC, USA, 2H33
Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg
Sortie le 23 mars 2016
L'objectif : Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon…
Le subjectif : Quatre ans après la réunion sur grand écran des Avengers de Marvel, et un an avant l'équivalent DC que représente la Justice League, voilà que 2016 nous offre deux des plus grands affrontements que ces deux grandes maisons de comics aient connus. Batman contre Superman côté DC, dans le film qui nous intéresse ici, et Captain America face à Iron Man pour Marvel dans le troisième volet des aventures ciné de Steve Rogers, qui sortira le 28 avril. Les amateurs de combats épiques en collants et armures, et d'intrigues tirées d'arcs narratifs profonds et souvent fouillés sont comblés : en ce début de printemps, les super-héros se matent à la pelle. Vu le manque d'expérience de la Warner dans l'exercice du "film choral de super-héros" et les premiers retours critiques comme publics plutôt voire carrément négatifs, je n'étais pourtant pas forcément rassuré avant d'aller voir ce Batman V Superman : L'Aube de la justice. En sortant de la salle, un constat rapide s'est imposé : j'étais plus frustré que déçu.
Le film débute - et c'est selon moi une excellente chose - en replaçant le spectateur là où la fin de Man of Steel l'avait laissé, il y a maintenant trois ans. Sans trop vous spoiler, Metropolis a été mise sens dessus dessous par une bataille opposant Superman à son grand ennemi le général Zod (l'excellent Michael Shannon, que vous pouvez retrouver dans le non moins excellent Midnight Special - fin de l'auto-promo). On retrouve alors Bruce Wayne, le milliardaire derrière Batman - qui a quitté les traits de Christian Bale à l’œuvre dans la précédente trilogie de Christopher Nolan, pour ceux plus âgés de Ben Affleck - essayant de sauver ce qui peut être sauvé, au milieu des décombres de la tour Wayne Entreprises. On sent un homme en colère face à la toute puissance, apparemment mal maîtrisée, de ce surhomme qu'est Superman. Jusque-là, Wayne n'évoluait pas dans le même "univers" que l'homme d'acier - en tout cas au cinéma. Ici, on sent la volonté de Nolan et Snyder (réalisateur de Man of Steel) de mettre aux prises ces deux monstres de l'héroïsme made in DC en les opposant au travers de leur nature propre. L'intro promet l'affrontement d'un Dieu qui doit assumer sa différence et les répercussions de ses actions sur Terre, avec un homme tout entier dévoué à la justice, marqué aussi bien physiquement que moralement à sa tâche.
Le film commence donc plutôt bien, avec cette opposition sombre qui replace chacun de ces deux héros à leur place et face à leurs responsabilités. Moins "nouveau Batman" que "suite de Man of Steel", Batman V Superman s'appuie pour autant sur un tout nouveau Chevalier noir. Cheveux grisonnants, mâchoire carrée et musculature impressionnante, Ben Affleck campe un homme chauve-souris plus puissant, brutal et animal que ses prédécesseurs, Christian Bale compris. Dans ses traits et la noirceur de ses pensées, mais aussi de part son âge avancé, il rappelle directement le héros imaginé et dessiné par Frank Miller, pour l'immense BD qu'est The Dark Knight Returns. Rien d'étonnant, puisque la trame de ce film est grandement inspirée par ce comics publié il y a tout juste 30 ans. Excellente surprise du film, Ben Affleck est tout à fait bluffant dans ce rôle. Bien plus qu'un Henry Cavill au jeu et aux émotions limités, c'est lui qui relève l'intérêt de la dualité entre ces deux personnages iconiques. Ténébreux, mystérieux, profondément humain, Affleck incarne un Batman passablement usé qui doit affronter faire avec un nouveau héros, à la fois sauveur et menace. Du côté des autres personnages, si l'on excepte un Lex Luthor exaspérant (Jesse Eisenberg en fait décidément beaucoup trop), c'est plutôt réussi. Wonder Woman, jouée par la sculpturale Gal Gadot, est efficace et prometteuse (elle aura droit à son propre film l'an prochain), et Alfred, campé par un Jeremy Irons à la fois plus sec et plus dynamique que son prédécesseur, apporte énormément au personnage de Bruce Wayne.
Si l'intrigue promet beaucoup, et si le scénario est servi par un score presque parfait (Hans Zimmer oblige) et une mise en scène stylisée dans la lignée de tous les films de Zack Snyder, Batman V Superman va progressivement s'essouffler. Trop long et parasité par trop de réflexions philosophico-politico-morales, le long-métrage risque de perdre son public en étirant au maximum son idée directrice qui est d'incarner à l'écran la lutte entre un homme et un Dieu. Non pas que tout ce qui est dit et montré soit inutile, mais la matière est tout simplement trop conséquente pour un seul film. Et au final, on est frustré de ne faire qu'effleurer tout ce que nous promet le réalisateur. En termes d'action, mis à part un combat épique contre le "super vilain" plutôt bien foutu, les effets spéciaux étant une spécialité du réalisateur, les scènes de combat qui émaillent le long-métrage sont risibles, et trop rares. Le mérite du film tient en réalité à une idée : introduire chez DC le concept d'union de ses super-héros. Concentrées pour la plupart dans des visions qu'a Batman en rêve, ces scènes sont souvent plus excitantes que le reste du film. Beaucoup de ceux que nous seront amenés à retrouver dans les prochaines productions Warner y sont mentionnés ou montrés à l'écran. Au final, Batman V Superman n'est pourtant rien d'autre qu'une jolie (mais trop longue) introduction à ce qui va suivre, un ronflant trailer... L'aube de la Justice League.
Le film débute - et c'est selon moi une excellente chose - en replaçant le spectateur là où la fin de Man of Steel l'avait laissé, il y a maintenant trois ans. Sans trop vous spoiler, Metropolis a été mise sens dessus dessous par une bataille opposant Superman à son grand ennemi le général Zod (l'excellent Michael Shannon, que vous pouvez retrouver dans le non moins excellent Midnight Special - fin de l'auto-promo). On retrouve alors Bruce Wayne, le milliardaire derrière Batman - qui a quitté les traits de Christian Bale à l’œuvre dans la précédente trilogie de Christopher Nolan, pour ceux plus âgés de Ben Affleck - essayant de sauver ce qui peut être sauvé, au milieu des décombres de la tour Wayne Entreprises. On sent un homme en colère face à la toute puissance, apparemment mal maîtrisée, de ce surhomme qu'est Superman. Jusque-là, Wayne n'évoluait pas dans le même "univers" que l'homme d'acier - en tout cas au cinéma. Ici, on sent la volonté de Nolan et Snyder (réalisateur de Man of Steel) de mettre aux prises ces deux monstres de l'héroïsme made in DC en les opposant au travers de leur nature propre. L'intro promet l'affrontement d'un Dieu qui doit assumer sa différence et les répercussions de ses actions sur Terre, avec un homme tout entier dévoué à la justice, marqué aussi bien physiquement que moralement à sa tâche.
L'aube de la Justice League
Le film commence donc plutôt bien, avec cette opposition sombre qui replace chacun de ces deux héros à leur place et face à leurs responsabilités. Moins "nouveau Batman" que "suite de Man of Steel", Batman V Superman s'appuie pour autant sur un tout nouveau Chevalier noir. Cheveux grisonnants, mâchoire carrée et musculature impressionnante, Ben Affleck campe un homme chauve-souris plus puissant, brutal et animal que ses prédécesseurs, Christian Bale compris. Dans ses traits et la noirceur de ses pensées, mais aussi de part son âge avancé, il rappelle directement le héros imaginé et dessiné par Frank Miller, pour l'immense BD qu'est The Dark Knight Returns. Rien d'étonnant, puisque la trame de ce film est grandement inspirée par ce comics publié il y a tout juste 30 ans. Excellente surprise du film, Ben Affleck est tout à fait bluffant dans ce rôle. Bien plus qu'un Henry Cavill au jeu et aux émotions limités, c'est lui qui relève l'intérêt de la dualité entre ces deux personnages iconiques. Ténébreux, mystérieux, profondément humain, Affleck incarne un Batman passablement usé qui doit affronter faire avec un nouveau héros, à la fois sauveur et menace. Du côté des autres personnages, si l'on excepte un Lex Luthor exaspérant (Jesse Eisenberg en fait décidément beaucoup trop), c'est plutôt réussi. Wonder Woman, jouée par la sculpturale Gal Gadot, est efficace et prometteuse (elle aura droit à son propre film l'an prochain), et Alfred, campé par un Jeremy Irons à la fois plus sec et plus dynamique que son prédécesseur, apporte énormément au personnage de Bruce Wayne.
Si l'intrigue promet beaucoup, et si le scénario est servi par un score presque parfait (Hans Zimmer oblige) et une mise en scène stylisée dans la lignée de tous les films de Zack Snyder, Batman V Superman va progressivement s'essouffler. Trop long et parasité par trop de réflexions philosophico-politico-morales, le long-métrage risque de perdre son public en étirant au maximum son idée directrice qui est d'incarner à l'écran la lutte entre un homme et un Dieu. Non pas que tout ce qui est dit et montré soit inutile, mais la matière est tout simplement trop conséquente pour un seul film. Et au final, on est frustré de ne faire qu'effleurer tout ce que nous promet le réalisateur. En termes d'action, mis à part un combat épique contre le "super vilain" plutôt bien foutu, les effets spéciaux étant une spécialité du réalisateur, les scènes de combat qui émaillent le long-métrage sont risibles, et trop rares. Le mérite du film tient en réalité à une idée : introduire chez DC le concept d'union de ses super-héros. Concentrées pour la plupart dans des visions qu'a Batman en rêve, ces scènes sont souvent plus excitantes que le reste du film. Beaucoup de ceux que nous seront amenés à retrouver dans les prochaines productions Warner y sont mentionnés ou montrés à l'écran. Au final, Batman V Superman n'est pourtant rien d'autre qu'une jolie (mais trop longue) introduction à ce qui va suivre, un ronflant trailer... L'aube de la Justice League.
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