| Avis en vrac ¦ Les Ardennes, Le Livre de la jungle, Tout pour être heureux, Le Chasseur et la Reine des glaces

Par manque de temps, de motivation et/ou d'envie, j'ai repoussé, mis de côté, laissé traîner la rédaction de certains "avis". Voici le dépoussiérage de ces oublis volontaires, à travers des critiques synthétiques, concises et sans fioriture. Voici les avis en vrac :

Les Ardennes de Robin Pront

 

Thriller, drame, Belgique-Pays-Bas, 2016, 1H33
Avec  Jeroen Perceval, Kevin Janssens, Veerle Baetens 
Sortie le 13 avril 2016

Le subjectif : Plus que la promesse de voir un "nouveau Bullhead" ou un film "dans la veine des frères Coen", c'est la présence au casting de Veerle Baetens qui m'a convaincu d'aller voir Les Ardennes. L'actrice, merveilleuse dans le non moins merveilleux Alabama Monroe (mon coup de cœur 2013), est ici au cœur d'un triangle amoureux qui va vite virer au drame ultra-violent. Son personnage, Sylvie, était la petite amie d'un malfrat violent, Kenneth, jusqu'à ce que celui-ci ne finisse en prison à la suite d'un cambriolage ayant mal tourné. Son frère David, qui s'en était sorti de justesse, a toujours été là pour lui, jusqu'à sa remise en liberté quatre ans plus tard. Problème : Sylvie et David s'aiment, et Kenneth ne se doute de rien. Alors qu'il veut recommencer sa vie là où il l'avait laissée, les choses ne vont pas se dérouler comme il le voudrait. Et la mauvaise histoire belge de dérouler son intrigue brutale, sur fond de peinture sociale noire.

Oui, Les Ardennes est un polar vraiment très sombre, aux personnages que rien ni personne ne va épargner, et qui semblent être abonnés au forfait "mauvais choix et mauvaises rencontres". Pétri de bonnes idées de mise en scène (ce plan dans le restaurant avec le travelling avant immensément ralenti, toute la fin du film), d'une intrigue prenante aux rebondissements (trop) incessants, et surtout doté d'un excellent casting (le héros Jeroen Perceval, tout en sobriété, est fabuleux), le premier long-métrage de Robin Pront reste malgré tout difficile d'accès. La faute à une surenchère de violence (même si les retournements de situation sanglant font, il est vrai, penser aux meilleurs Coen), mais surtout à une bande-son mal orchestrée, comme cette satanée musique techno beaucoup, beaucoup trop forte. Tellement dérangeante qu'elle m'a fait quitter la salle avant la fin du générique. Oui c'est subjectif, mais c'est une fausse note.

Le Livre de la jungle de Jon Favreau

 

Aventure, famille, fantastique, USA, 2016, 1H46
Avec les voix VF de Lambert Wilson, Leïla Bekhti, Eddy Mitchell 
Sortie le 13 avril 2016

Le subjectif : Je me demande quelle scène est la plus ancienne : moi regardant et appréciant un film de Jon Favreau, ou bien moi visionnant le dessin animé Le Livre de la jungle... Bon ok j'en rajoute un peu, mais c'est peu dire que l'ami Favreau m'avait déçu avec son exécrable Iron Man 2. Cette suite m'avait à elle seule dégoûté de la saga du milliardaire "enarmuré", et si Cowboys et envahisseurs m'avait diverti, Chef n'avait pas vraiment arrangé les choses entre nous. Soit, c'est du passé. J'ai vu Le Livre de la jungle en version "live" et j'ai adoré. Véritable grand et beau spectacle pour toute la famille (au sens positif du terme), il réussit l'exploit de réunir dans un même film l'hommage aux œuvres dont il s'inspire (le roman de Kypling et le film d'animation de Disney, sorti en 1967), et le dépoussiérage d'une histoire qu'on croirait avoir toujours connue.

Peu importe si tel ou tel détail n'est pas respecté, que telle chanson a disparu ou que tel personnage n'agit pas comme on l'aurait cru, le résultat fonctionne à merveille. Et de merveilles, Le Livre de la jungle en regorge. A commencer par la prestation de son seul protagoniste de chair et de (culotte couleur) sang, le jeune Neel Sethi dont ce premier rôle est aussi le... premier, mais aussi celle de tous les personnages à poils qui l'entourent (mention spéciale pour les louveteaux, sacrément mignons). Il faut également saluer cette aventure sans temps mort, attachante, attendrissante, et devant laquelle on ne cesse jamais d'écarquiller grands les yeux, grâce aux magnifiques effets visuels qui justifient le supplément 3D (c'est tellement rare). Que dire enfin de cette nostalgie qui ne manquera pas de nous assaillir, au moment d'entendre ce grand serpent susurrer, ou cet ours débonnaire et bidonnant reprendre en cœur et encore son refrain chéri. Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu, c'est vrai. Comme aller au ciné voir ce bonheur en forme de long-métrage. Merci Monsieur Jon Favreau, sans rancune !

Et petit cadeau, en vue parallèle, les deux versions du Livre de la jungle :

See all wild sides of The #JungleBook.https://t.co/yK5JqAVYCT

— Disney (@Disney) 28 avril 2016

Tout pour être heureux de Cyril Gelblat

 

Comédie, France, 2016, 1H37
Avec  Manu Payet, Audrey Lamy, Aure Atika 
Sortie le 13 avril 2016

Le subjectif : De Tout pour être heureux, je ne savais pas grand chose, sauf peut-être qu'il avait enthousiasmé un ami, et quelques critiques croisés sur la toile. Je ne connaissais pas plus son réalisateur, Cyril Gelblat, pourtant félicité en 2008 pour son premier film Les Murs porteurs (avec Miou-Miou et Charles Berling). Mais j'aime beaucoup Manu Payet, et je me suis laissé convaincre par une belle personne d'aller voir en salles ce film français. Je n'en savais pas grand chose, mais j'en suis ressorti comblé : Tout pour être heureux porte vraiment bien son titre. Drôle, touchant, inattendu, frais, original, tendre et savoureux, le script, librement adapté par le réalisateur himself du roman Un coup à prendre de Xavier de Moulins, est une petite merveille.

Comédie douce-amère, hymne à la paternité mais aussi à l'amour (filial, amical, charnel, et tous les autres), ce second long-métrage est à voir absolument. A voir et à écouter, car le second point fort de Tout pour être heureux est sa bande originale, composée par Laurent Perez Del Mar et interprétée, entre autres, par Joe Bel. La jeune chanteuse, qui joue également ce rôle dans le film, possède une voix et un timbres magnifiques, et devrait à coup sûr vous faire chavirer. Parmi les titres phares, la chanson de fin Salut les amoureux, reprise de Joe Dassin, illustre à merveille l'ensemble du long-métrage. Dans le reste du casting, Manu Payet incarne un père d'abord paumé puis attendrissant, qui retombe finalement bien vite sur ses pattes, aux côtés d'Audrey Lamy (la maman) et Aure Atika (sa sœur), toutes deux au diapason. Quant aux deux gamines, elles sont parfaites. Je vous aurais prévenu : ce film a tout pour vous rendre heureux !   .

Sublime reprise, sublime chanson, pour le merveilleux #ToutPourEtreHeureux ! #JoeBel #JoeDassin #SalutLesAmoureux https://t.co/gvh9zPC4jE

— charles noël (@charles_noel) 23 avril 2016

Le Chasseur et la Reine des glaces de Cédric Nicolas-Troyan

 

Action, aventure, fantastique, USA, 2016, 1H54
Avec  Chris Hemsworth, Charlize Theron, Jessica Chastain 
Sortie le 20 avril 2016

Le subjectif : Il y a quatre ans, j'avais été surpris de bien aimer Blanche-Neige et le chasseur. L'histoire, le rythme, l'action et les personnages : tout m'avait vraiment bien plu. C'est pourquoi, loin d'être totalement emballé, je n'ai pas rechigné à aller voir sa "suite". Deuxième volet des "Chroniques de Blanche-Neige", Le Chasseur et la Reine des glaces m'intriguait pourtant, avec son histoire prétendument placée avant ET après celle du premier film, et surtout l'apparition du personnage-titre du hit d'animation de Disney, La Reine des neiges. La première partie du long-métrage m'a plutôt convaincu. L'introduction de la nouvelle reine (Emily Blunt), le passé du chasseur et de sa copine (Sarah, jouée par Jessica Chastain), tout cela fonctionnait bien et - me suis-je dit - aurait pu mériter un film en soi. Hélas, Disney en avait décidé autrement.

Bienvenue donc à un saut dans le temps, histoire de dépasser tous les événements vécus dans Blanche-Neige et le chasseur, et de découvrir nos héros sept ans plus tard. Rassurez-vous, (a)mateurs de la plastique parfaite de Chris Hemsworth et de la merveilleuse chevelure de Jessica Chastain (ou l'inverse), les deux n'ont pas pris une ride. Un miracle esthétique qui mériterait un tuto sur YouTube ! Bref, vous l'aurez compris, ce mode de fonctionnement ne m'a pas convaincu. Comme, du reste, les facilités et largesses du scénario, les fausses séquences émotions, les choix complètement stupides pris par les héros... Dommage, car l'aventure - pourquoi pas coupée en deux parties distinctes ? - avait de quoi divertir, avec ses personnages et acteurs ma foi sympathiques (outre la magnifique Charlize Theron, c'est toujours un régal de retrouver Nick Frost, ici un des 4 nains du film), et sa réalisation, signée du Français Cédric Nicolas-Troyan, assez efficace. Bien, mais loin d'être top.