mercredi 20 juin 2012

| Avis ¦ The Raid, une ode à l'action

The Raid de Gareth Evans


Action, thriller, USA / Indonésie, 2011, 1H41
Avec Iko Uwais, Yayan Ruhian, Joe Taslim
Sortie le 20 juin 2012


L'objectif : Au cœur des quartiers pauvres de Jakarta, se trouve une citadelle imprenable dans laquelle se cache le plus dangereux trafiquant du pays. Une équipe de policiers d’élite est envoyée donner l’assaut lors d’un raid secret mené aux premières lueurs du jour. Mais grâce à ses indics, le baron de la drogue est déjà au courant et a eu amplement le temps de se préparer. A l’instant où le groupe d’intervention pénètre dans l’immeuble, le piège se referme : les portes sont condamnées, l’électricité est coupée et une armée d’hommes surentrainés débarque. Piégés dans cet immeuble étouffant, les policiers vont devoir se battre étage après étage pour avoir une chance de survivre.



Le subjectif : Ce serait un euphémisme que d'affirmer que The Raid, film indonésien à l'action débridée et réalisé par un Gallois, débarque en France, en cette veille d'été, précédé d'une énorme et flatteuse réputation. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder l'affiche française. Comme toutes les autres avant elle, depuis plusieurs mois, elle vante avec une ardeur forte de nombreux superlatifs la qualité et la statut de cet "actioner" asiatique. "Instantanément culte" ou "meilleur film d'action de l'année" font partie de l'armada médiatique dont dispose ce "Serbuan Maut", et qui met le spectateur face à un défi presque aussi important : ne pas être déçu.




Mais comment l'être ? Dans son genre - c'est-à-dire celui d'un film d'arts martiaux en huis-clos, musclé et rythmé, saupoudré de thriller "très Hong-kongais" mais également peu avare en références occidentales (à commencer par l'Assaut de Carpenter, dont il déroule le script à l'envers, mais aussi aux Léon et Nikita de Luc Besson, de l'aveu-même du réalisateur) - The Raid est une pure réussite, un plaisir qui se savoure avec délectation. Une joie pour tous les fans d'action qui se languissaient devant des productions à gros budgets, plus à même de sortir de beaux jouets technologiques que des morceaux d'anthologie viscérale. On parle de cinéma fait avec de la sueur et du sang, du type d'Ong Bak, et à l'énergie frénétique et jouissive semblable à celle jaillissant du premier Die Hard.

Plusieurs petites, et une grande claques qui feront date

Et l'allusion à ce monstre du cinéma d'action, jusqu'à aujourd'hui encore inégalé, n'est pas un hasard. The Raid s'invite clairement dans la cour des grands. Avec son budget à faire pâlir les banquiers de Michael Bay ou McG (on parle d'un film qui a coûté moins d'un million de $), et son pitch minimaliste mais percutant (qui se rapproche de celui d'un jeu vidéo, le héros passant au niveau suivant comme il grimpe un étage, séquences d'action story-boardées et boss compris), il est tout simplement en train d'écrire de nouveaux repères. Entouré d'une bande de cascadeurs, presque pas acteurs, Gareth Evans, Gallois expatrié en Indonésie depuis quatre ans, remet le plaisir primitif du spectateur au premier plan.

Les plans, justement, s'y enchaînent et les acteurs se déchaînent, à coup de pieds, de poings ou d'armes à feu ; et on en redemande. La tension est toujours palpable, sous une atmosphère étouffante et grise-bleue ; et le rythme est effréné. Le public vibre pour son héros - Iko Uwais, déjà de la partie pour le premier film asiatique d'Evans, Merentau - et contre les vilains qui se dressent sur sa route. On retiendra surtout le chien enragé, littéralement appelé Mad Dog, joué par un Yayan Ruhian effrayant, lui aussi présent dans Merentau. Leur opposition donnera naissance à des combats géniaux, toujours réglés au millimètre, ultra violents mais qui ne souffrent jamais d'un quelconque manque de réalisme. Tout dans The Raid est vrai, et prend aux tripes. On en sort secoué mais content, et rassuré. Pour une fois, la claque annoncée a lieu, et la "survente" du film s'est avérée méritée. The Raid fera date, c'est certain, à l'image de cette séquence qui a "fait le buzz", sobrement intitulée "4 contre 1" :

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