vendredi 24 août 2012

| Le Film du samedi soir ¦ Bad Ass

Avant-propos : Avec ce concept de « Film du samedi soir », je choisis de vous parler d'un petit métrage qui me tient à cœur. Il s'agit, chaque semaine, de fouiller mes étagères de DVD pour mettre en avant une petite comédie sans prétention, une série B bien barrée, un film d'horreur poussiéreux, une aventure de gosses oubliée... Bref, sortir du placard des trucs qui me font vibrer et aimer le cinéma, des productions totalement mésestimées, méprisées ou méconnues, et que j'estime être le remède parfait pour vos silencieuses soirées de samedi. Et vous savez quoi ? ça tombe bien, ce soir, on est justement samedi...




Bad Ass de Craig Moss

Action, drame, USA, 2012, 1H30
Avec Danny Trejo, Ron Perlman, Andy Davoli
Sortie le 4 juillet 2012 (en DVD)



L'histoire : Ancien vétéran de la guerre du Vietnam devenu vendeur de hot-dogs, Frank Vega (Danny Trejo) est devenu du jour au lendemain un héros dans sa ville, grâce à une vidéo diffusé sur Internet où il tabasse deux skinheads dans un bus dans lequel ils importunait les passagers, dont Vega. Trois mois après cet événement, Frank s'installe dans la maison de sa défunte mère avec son meilleur ami, Klondike. Quand ce dernier est assassiné par deux gangsters, Frank, irrité par l'inaction de la police, décide de venger ce dernier et de faire régner lui-même la justice... 


A l'occasion de la sortie ce mercredi d'Expendables 2, j'ai décidé de prolonger un peu plus l'expérience "last action heroes" en vous parlant de Bad Ass, un (énième) DTV du samedi soir. Ici, point de Stallone, Chuck Norris ou Schwarzy, mais une icône d'un cinéma qu'on pourrait qualifier de "B", de type "grindhouse", j'ai nommé Danny Trejo. Le héros de Machete - réalisé par son cousin Robert Rodriguez qui lui offrira une suite en 2014 - y joue le rôle d'un vétéran de la guerre du Vietnam à qui la vie n'a pas vraiment souri. Frank Vega, c'est son nom, se retrouve à soixante ans passés à vendre des hot-dogs et à occuper la maison pavillonnaire de sa mère défunte. On est bien loin des machettes ou autres "expendables". Mais sa vie va changer au détour d'un bus. Après y avoir sauvé un vieillard, en bottant les fesses de deux skinheads, devant des millions d'yeux ébahis et enthousiasmés - la scène ayant été filmée puis postée sur internet - Frank Vega le vendeur de saucisses en pantacourt et sac-banane va devenir... Bad Ass !




Et, même si la version de Craig Moss détourne un peu à son avantage les faits réels desquels elle s'inspire (le véritable "Bad Ass" étant blanc, sa victime étant noire et le vieillard en question n'existant pas, comme vous pouvez le voir sur la vidéo originale), le contexte se veut à première vue crédible. A première vue, car le scénario bricolé autour du "buzz" de l'Epic Beard Man, comme il est appelé sur YouTube, part petit à petit en sucette. Si on ferme les yeux sur des premières minutes laborieuses - qui introduisent Frank Vega, de l'adolescence jusqu'au stand de hot-dogs, en passant par ses tortures et sa blessure de guerre au Vietnam - le film nous raconte comment la vie de Vega devenu Bad Ass continue de virer au film d'action. Cette fois, ce n'est pas dans un bus que notre ami barbu se battra, mais un peu partout en ville. Son objectif ? Venger son meilleur et seul ami Klondike, mystérieusement en possession d'une clé USB mystérieuse, et abattu par les hommes de mains de l'homme de main du maire de la ville (Ron Perlman, qui fait le minimum syndical). Dîtes donc, on touche à du très lourd. Heureusement, le Bad Ass en question c'est Danny Trejo...

"Granny" Trejo, vigilante sexagénaire

Et le film prend une toute autre dimension. Car présenté comme ça, le long-métrage de Craig Moss - un newbie qui se met en scène lui-même au début du film, dans la peau du premier internaute à s'extasier devant les exploits de Frank Vega - peut paraître futile et sans intérêt. Sans aller jusqu'à dire que Bad Ass est un chef-d'oeuvre, on peut affirmer qu'il vaut largement le visionnage un soir de samedi soir, et notamment grâce à son interprète. A mon goût plus impressionnant que dans Machete, Danny Trejo épate par son jeu et sa conscience professionnelle. On sent qu'il croit en ce qu'il fait. Il est ce type au t-shirt flocké d'un "I Am A Motherfucker" dans le dos, qui va retourner ciel et terre et de nombreux mecs pour retrouver et tuer ceux qui ont descendu son ami. Sorte de "vigilante" sexagénaire, "Granny" Trejo s'octroie une aura magnifique que ne vient pas perturber un scénario tantôt répétitif, facile ou surréaliste. Certes, Frank Vega se transforme par moments en Grissom pour découvrir des preuves oubliées par la police, ou en Casanova à santiags pour séduire sa plantureuse voisine de trente ans sa cadette, mais on lui pardonne tout.



Pourquoi ? Parce que ce type, ce Bad Ass, est capable d'obtenir tout ce qu'il veut. Pour y parvenir, il n'hésitera pas à mettre à terre une équipe de basketteurs en sueur, à broyer la main d'un témoin ou à en suspendre un autre dans le vide. Mais il n'hésitera pas non plus à donner de sa personne : ainsi Bad Ass subira les pires sévices corporels, allant du massage dorsal à l'électrocution de tétons à la mode Vietcong. Sans oublier une course-poursuite mémorable en... bus, de quoi rendre un hommage appuyé au buzz qui l'a vu naître. Bref, si on aime le cinéma d'action burné et buriné, avec une barbe à papy en prime, Bad Ass est fait pour nous. Mieux, si on admire Danny Trejo, ses balafres et son catogan, on se doit regarder Bad Ass. Et pourquoi pas ce soir, ce samedi soir ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...