Les Croods de Chris Sanders et Kirk DeMicco
Avec les voix de Nicolas Cage, Ryan Reynolds, Emma Stone
Sortie le 10 avril 2013
L'objectif :Lorsque la caverne où ils vivent depuis toujours est détruite et leur univers familier réduit en miettes, les Croods se retrouvent obligés d’entreprendre leur premier grand voyage en famille. Entre conflits générationnels et bouleversements sismiques, ils vont découvrir un nouveau monde fascinant, rempli de créatures fantastiques, et un futur au-delà de tout ce qu’ils avaient imaginé. Les Croods prennent rapidement conscience que s’ils n’évoluent pas… ils appartiendront à l’Histoire.
Le subjectif : Dans les contes de fées,
souvent, les apprentis princes charmants se mettent en tête de
terrasser le grand méchant dragon, et de délivrer la belle
princesse. Le cas du (jeune) studio d'animation DreamWorks est un
poil plus complexe. Il a d'abord couru après le trône du roi
Disney, et de son chevalier Pixar, donnant lieu à ces affrontements
« frontaux » en salles obscures : 1001 Pattes /
Fourmiz, Le Monde de Némo / Gang de requins,
The Wild / Madagascar... A chaque fois, même si
l'humour DreamWorks s'est démarqué, l'originalité en a pâtit.
Pire, mis à part pour Madagascar et
Shrek, la qualité ne fût pas au rendez-vous... Alors
le studio, sous la coupe de Chris Sanders, ancien seigneur de l'armée
Disney (il a réalisé Lilo & Stich), a préféré
embrasser un monstre bleu et visqueux. Histoire de mettre en place sa
propre légende, faite – comme Disney en son temps –
d'émerveillement, et de prouesses techniques.
C'était
il y a trois ans, et Dragons
en a mis plein les yeux. Les spectateurs, qui n'avaient jamais pu
voir le véritable potentiel d'un studio catalogué comme drôlement
irrévérencieux, ont pris une claque. Une esthétique à la fois
irréaliste et sublime (comme son monstrueux protagoniste : mi-chat,
mi-salamandre) servait un récit touchant et travaillé. Oubliant les
comédies, DreamWorks a réussi à enchanter. Mais revenons à nos
mouton-mouths, en ce début de printemps 2013... Quelques mois après
Les Cinq légendes,
qui s'est réapproprié avec magie des contes oubliés, Les
Croods se présente comme le
nouveau fleuron du studio. Réalisé par Chris Sanders (accompagné
cette fois par Kirk DeMicco), il remonte aux origines de notre
espèce, avant la dérive des continents, et nous propose de suivre
le destin d'une nouvelle famille Pierrafeu.
« Personne
n'a dit que c'était drôle de survivre ! »
Il
s'agit des Croods, vous l'aurez compris. Une famille d'hommes et de
femmes des cavernes, basse du front et brutale, guidée par le père, Grug (doublé par Nicolas Cages et, en VF, par sa voix
française : Dominique Collignon-Maurin). Le reste de la tribu applique sans broncher ses règles de vie faites d'interdictions et de
peur de nouveauté, restant cloîtrés dans leur grotte
(« Personne n'a dit que c'était drôle de survivre! »,
justifie Grug). Tous ? Non, Eep, jeune fille belle et rebelle (même
chevelure-feu que l'héroïne du dernier Pixar), va bouleverser leur quotidien. Alors que leur monde touche à
sa fin, sa curiosité, et surtout sa rencontre
avec Guy, un jeune homme maîtrisant le feu et l'intelligence, va
conduire les Croods dans une aventure pleine de péripéties. Doublés par Emma Stone et Ryan Reynolds (en VF : Bérangère Krief et Kev Adams), les deux jeunes gens, et toute la famille, vont tenter d'échapper à « la fin » (tadaaam!), et explorer un nouvel univers. Le film passe ainsi d'un monde désertique, répétitif et poussiéreux, à un autre, florissant et peuplé de créatures incroyables...
C'est un des points forts des Croods : une faune
et une flore à couper le souffle, pleines de couleurs chatoyantes et
de créatures hybrides adorables (comme ce lynx-hiboux). Mélangeant avec brio l'aspect
découverte avec l'aventure intérieure que vivent les héros (les
personnages, bornés au départ, vont apprendre à s'ouvrir aux
autres et à... évoluer), Chris Sanders et Kirk DeMicco confèrent à
leur film une saveur de quête initiatique. Et que dire des décors,
des effets de lumières, de l'animation et de la 3D efficaces : ils révèlent, une fois
encore, un grand savoir-faire technique. Pourquoi pas de note maximale ? Parce qu'il manque de l'émotion, que
certains choix artistiques sont critiquables, qu'on se serait passé
du générique français... Parce que, même si Les Croods s'en rapproche, la perfection s'appelait, et
s'appelle toujours Dragons...
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