Oblivion de Joseph Kosinski
Action, aventure, SF, Américain, 2013, 2H06
Avec Tom Cruise, Olga Kurylenko, Morgan Freeman
Sortie le 10 avril 2013
L'objectif : 2077, la Terre a été dévastée suite à une guerre avec des extraterrestre, finalement vaincus. L'humanité a été déportée sur Titan, une lune de Saturne, et toute personne a vu sa mémoire effacée. Sur Terre, Jack Harper et sa compagne Victoria participent à la sécurisation de l'extraction des dernières ressouces naturelles nécessaires à la survie de l'humanité, contre des aliens toujours présents. Jusqu'au jour où un vaisseau spatilal terrien issu du passé s'écrase sur Terre. A la rescousse d'éventuels survivants, Jack sauve une des membres d'équipage qui va lui révéler le vrai sens de sa mission...
Le subjectif : En 2010, Disney
dépoussiérait le mythe Tron en lui offrant une suite en 3D.
A la baguette, la souris plaçait Joseph Kosinski, un jeune
réalisateur qui s'était fait les dents sur des bandes-annonces
commerciales de jeux-vidéos (Halo 3 et Gears of War),
et qui voyait là une chance de percer dans le métier. Commencer par
un blockbuster attendu depuis trois décennies et doté d'un budget
pharaonique (170 millions de $) demandait des reins solides, mais le
résultat fût concluant. Malgré des critiques mitigées, Tron
Legacy a plus que doublé sa mise de départ, et Disney a confié
à Kosinski une seconde suite. Avant ça, l'Américain de 38 ans
revient aux affaires avec Oblivion. Ce long-métrage SF est
armé d'un solide budget (140 millions de $), d'une star galactique
(Tom Cruise, qui n'avait pas touché au genre depuis La Guerre des
Mondes) et d'un scénario tiré du roman graphique homonyme,
co-écrit par Kosinski afin de démarcher des producteurs...
L'histoire prend place
sur Terre, en 2077. Tom Cruise est Jack Harper, dernier homme sur
Terre. Celle-ci, condamnée par une guerre nucléaire entre humains
et extra-terrestres, est sur le point d'être définitivement
abandonnée. Seuls restent des drones de surveillance, et d'énormes
engins qui pompent l'eau de la planète bleue. Harper, qui fait
équipe avec Victoria (Andrea Riseborough), répare les premiers et
protège les seconds d'une poignée d'aliens rebelles : les
« chacals ». C'est en tout cas ce que croit cette équipe
de maintenance particulière, qui habite à plusieurs centaines de
mètres au-dessus du sol. Lui, nostalgique d'une époque qu'il n'a
pourtant pas connu, s'accroche à d'étranges rêves et s'évertue à
penser que cette planète est la sienne. Elle, réfractaire à tout
ce qui est contraire aux règles, aspire plus que tout à quitter la
Terre, et à rejoindre le reste de l'Humanité, réinstallée sur
Titan.
Un film et une BO magnifiques
Le crash d'un vaisseau,
et le sauvetage d'une membre de son équipage, Julia (Olga
Kurylenko), va changer la donne. Face à celle qu'il retrouve chaque
nuit dans ses songes, Jack Harper va remettre en question ses
certitudes. A l'écran, l'évolution intelligente de ce scénario
sinon original, en tout cas efficace, est superbement géré.
Oblivion alterne séquences d'action et de tension au poil (des courses-poursuites bien maîtrisées, dans la lignée de Tron Legacy), et scènes magnifiques où la nature de
la Terre se suffit à elle-même. En même temps qu'il se bat (au
sens propre) pour la vérité, le personnage joué avec talent par
Tom Cruise admire et regrette un univers qu'il doit quitter. Aux
côtés de l'acteur scientologue, Kurylenko et Riseborough campent
deux héroïnes féminines opposées mais très mystérieuses, tandis
que l'intrigue et l'action sont bien servies par Morgan Freeman et
Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans la série Game of
Thrones).
Au final, si l'on ferme les yeux sur un évident problème de boîte noire, le long-métrage et son scénario sont exempt de tout reproche. Oblivion nous sert deux heures d'action, d'aventure et de SF aussi fabuleuses et pleines de rebondissements qu'elles sont digestes (le monteur de Prometheus peut en prendre note), tout en n'oubliant pas une petite touche de romantisme, avec le couple Cruise-Kurylenko. Si les yeux sont éblouis, grâce à des décors à couper le souffle et des effets spéciaux efficaces (on reconnaît le talent de Joseph Kosinski, architecte, graphiste et modéliste 3D de formation), les oreilles ne sont pas en reste. Comme pour son précédent film, le réalisateur a fait appel à des Français pour composer la BO d'Oblivion. Les Antibois de M83 succèdent à Daft Punk et signent une partition remarquable, qui confère au film une dimension épique. Ajoutez à tout cela un sous-texte humaniste et des vers romains antiques qui appellent au "sacrifice utile", et vous obtenez le meilleur film SF depuis bien longtemps. De mémoire de cinéphile...
Et en cadeau, parce que vous m'êtes sympathiques, la chanson Oblivion de M83 (feat. Susanne Sundfør), qui accompagne le générique de fin :
Et en cadeau, parce que vous m'êtes sympathiques, la chanson Oblivion de M83 (feat. Susanne Sundfør), qui accompagne le générique de fin :
Je me disais bien que je serais pas le seul à voir le souci avec la boite noire !
RépondreSupprimerSinon même analyse du film. Un bon blockbuster, un scénario pas trop cousu de fil blanc.
Par contre y'a des incohérence flagrantes (entre autres : les rebelles ont des fusils tout le film et des arcs dans la dernière scène)
C'est clair que ce genre d'incohérences a le don de m'énerver, car qui dit SF ne dit pas "irréalistes", au contraire ! Plus c'est réaliste, mieux c'est...
RépondreSupprimerOui qq incohérences, mais tout le monde fait des erreurs, même les meilleurs (ex: dans l'Objectif, Jack partage sa vie avec Victoria et non pas Julia; comment se tromper avec un si beau prénom pourtant, enfin bref je m'égare là) Après c'est vraiment de bonne facture avec plein de thèmes abordés. Et oui Tom Cruise et bon, même très bon.(Je rêve où il y a plein de références à sa carrière d'ailleurs, entre la casquette NY de la guerre des mondes, les lunettes et la moto de top gun, l'histoire de football à la Jerry Maguire.) Enfin en résumé un gros kiff comme disent les jeunes.
RépondreSupprimerC'est vrai et tu ne rêves pas, je pense que ce sont vraiment des clins d’œil (un peu à la manière de Rango et Johnny Depp...), et je ne les avais même pas remarqué !
RépondreSupprimerPas plus que la faute honteuse du synopsis (ça m'apprendra de recopier bêtement...)
un bon doss' je dirais même plus !
Cela fait tout de même plaisir de lire une critique positive sur ce super film, là ou il semble de bon ton de le démolir sans vergogne, avec seulement quelques concessions sur l'esthétique !
RépondreSupprimerEt pourtant je ne suis pas "sectaire", mais j'avoue que j'aime bien le travail de Tom Cruise" et des autres comédiens dans ce film. Quant aux incohérences, il y en a dans presque tous les films (même si ce n'est pas une excuse pour les laisser passer cela va sans dire).
Bref, moi j'ai adoré ;)