Elysium de Neill Blomkamp
Action, thriller, SF, USA, 2013, 1H50
Avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley
Sortie le 17 juillet 2013
L'objectif : En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses - s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.
Le subjectif : Avant de parler d'Elysium, impossible de ne pas mentionner District 9, le précédent et premier film du réalisateur Neill Blomkamp. Ce long-métrage fût, en 2009, un succès autant critique que commercial. Une claque visuelle et viscérale doublée d'une aventure fantastique et humaine, le tout profondément ancré dans l'Histoire de la patrie de son auteur : l'Afrique du Sud. Un contexte socio-politique, celui de l'apartheid, qui transpirait d'un récit épique avec beaucoup d'intelligence. Façonné avec un budget ridicule, au vu de ses ambitions et du résultat final, de 30 millions de $, District 9 a rapidement créé le "buzz" et fait de Neill Blomkamp un homme à suivre pour Hollywood. Plus de quatre ans après, revoilà le petit génie de 33 ans (!) derrière un projet sensiblement plus ambitieux, de par ses moyens (100 millions de $), son casting et ses objectifs.
Le genre, lui, ne change pas : Elysium est un film de science-fiction. Quant à l'histoire, écrite par Neill Blomkamp "himself", elle prend place sur Terre, en 2154, alors que la planète, surpeuplée, est dévastée par la criminalité, la pauvreté et les maladies, et qu'une infime partie de sa population a trouvé refuge sur une station spatiale orbitale : le fameux Elysium. Le film met ainsi en image une lutte des classes à la symbolique forte : ceux d'en haut jouissent d'une vie supérieure à celle de ceux d'en bas. Injuste et cruel (puisque sur la plateforme spatiale, on bénéficie de modules médicaux capables de guérir n'importe quelle maladie), cet ordre des choses est, de plus, régit par une police de droïdes implacable et amorale. Au milieu de tout ça, un homme, Max Da Costa (Matt Damon), tente de gagner son pain quotidien tout en tirant un trait sur son passé de délinquant. Jusqu'à ce qu'un "petit" incident dérègle les rouages de cette mécanique... Obligé de rejoindre la station Elysium s'il veut sauver sa peau, Max va alors accepter une mission suicide, et s'entourer de personnes peu recommandables.
Il s'agit de "rebelles" décidés à changer le nouvel ordre du Monde, pour que chacun puisse bénéficier du progrès technologique d'Elysium. Face à eux se dresse une femme aux dents longues, en charge de la sécurité de la plateforme orbitale mais qui rêve de s'emparer de la présidence : la secrétaire Delacourt, campée par Jodie Foster. Côté casting, d'ailleurs, il n'y a aucune fausse note. La froideur de l'Américaine (et francophone accomplie, on s'en rend compte en regardant le film en VO) se marie parfaitement avec le jeu musclé d'un Matt Damon affuté comme jamais. A leurs côtés évoluent de très bons seconds rôles, comme Johnny Cicco et Alice Braga, respectivement le chef des rebelles et l'amie de Max. Mais le rôle le plus marquant est celui du méchant de l'histoire : "Kruger". Pour camper cet agent dormant complètement cinglé, Neill Blomkamp a fait appel à la tête d'affiche de District 9, Sharlto Copley. L'acteur sud-africain livre une prestation jubilatoire et offre à Elysium, en même temps qu'au cinéma, un des vilains les plus charismatiques de ces dernières années.
Pas dénué de défauts (incohérences ou facilités scénaristiques, manque de profondeur de certains personnages, quelques scènes brouillonnes), Elysium profite de l'état de grâce de ses acteurs, et de l'ingéniosité de son réalisateur, pour servir un divertissement SF de haut niveau. A l'image de ses décors et de ses véhicules, tour à tour poussiéreux et stylisés, le film enchaîne les séquences d'action avec une grâce inouïe, et une identité visuelle propre. Neill Blomkamp, comme dans District 9, déroule un univers avec ses codes et repères (exemple avec la navette privée rouge Bugatti et le personnage de Delacourt, qui peuvent insinuer que les "Français" ont l'argent), et installe de nouveaux éléments de design qui devraient ancrer son film dans l'Histoire de la SF. Comme on se souvient sans mal des aliens de District 9, on se souviendra des droïdes et leur démarche saccadée, des armes jouissives ou du combat très "bad ass" entre Max et Kruger versions "exosquelettes". Ébouriffant et bluffant de bout en bout, Elysium est non seulement une réussite, mais aussi la confirmation du talent fou de son réalisateur.
Le genre, lui, ne change pas : Elysium est un film de science-fiction. Quant à l'histoire, écrite par Neill Blomkamp "himself", elle prend place sur Terre, en 2154, alors que la planète, surpeuplée, est dévastée par la criminalité, la pauvreté et les maladies, et qu'une infime partie de sa population a trouvé refuge sur une station spatiale orbitale : le fameux Elysium. Le film met ainsi en image une lutte des classes à la symbolique forte : ceux d'en haut jouissent d'une vie supérieure à celle de ceux d'en bas. Injuste et cruel (puisque sur la plateforme spatiale, on bénéficie de modules médicaux capables de guérir n'importe quelle maladie), cet ordre des choses est, de plus, régit par une police de droïdes implacable et amorale. Au milieu de tout ça, un homme, Max Da Costa (Matt Damon), tente de gagner son pain quotidien tout en tirant un trait sur son passé de délinquant. Jusqu'à ce qu'un "petit" incident dérègle les rouages de cette mécanique... Obligé de rejoindre la station Elysium s'il veut sauver sa peau, Max va alors accepter une mission suicide, et s'entourer de personnes peu recommandables.
Ébouriffant et bluffant
Il s'agit de "rebelles" décidés à changer le nouvel ordre du Monde, pour que chacun puisse bénéficier du progrès technologique d'Elysium. Face à eux se dresse une femme aux dents longues, en charge de la sécurité de la plateforme orbitale mais qui rêve de s'emparer de la présidence : la secrétaire Delacourt, campée par Jodie Foster. Côté casting, d'ailleurs, il n'y a aucune fausse note. La froideur de l'Américaine (et francophone accomplie, on s'en rend compte en regardant le film en VO) se marie parfaitement avec le jeu musclé d'un Matt Damon affuté comme jamais. A leurs côtés évoluent de très bons seconds rôles, comme Johnny Cicco et Alice Braga, respectivement le chef des rebelles et l'amie de Max. Mais le rôle le plus marquant est celui du méchant de l'histoire : "Kruger". Pour camper cet agent dormant complètement cinglé, Neill Blomkamp a fait appel à la tête d'affiche de District 9, Sharlto Copley. L'acteur sud-africain livre une prestation jubilatoire et offre à Elysium, en même temps qu'au cinéma, un des vilains les plus charismatiques de ces dernières années.
Pas dénué de défauts (incohérences ou facilités scénaristiques, manque de profondeur de certains personnages, quelques scènes brouillonnes), Elysium profite de l'état de grâce de ses acteurs, et de l'ingéniosité de son réalisateur, pour servir un divertissement SF de haut niveau. A l'image de ses décors et de ses véhicules, tour à tour poussiéreux et stylisés, le film enchaîne les séquences d'action avec une grâce inouïe, et une identité visuelle propre. Neill Blomkamp, comme dans District 9, déroule un univers avec ses codes et repères (exemple avec la navette privée rouge Bugatti et le personnage de Delacourt, qui peuvent insinuer que les "Français" ont l'argent), et installe de nouveaux éléments de design qui devraient ancrer son film dans l'Histoire de la SF. Comme on se souvient sans mal des aliens de District 9, on se souviendra des droïdes et leur démarche saccadée, des armes jouissives ou du combat très "bad ass" entre Max et Kruger versions "exosquelettes". Ébouriffant et bluffant de bout en bout, Elysium est non seulement une réussite, mais aussi la confirmation du talent fou de son réalisateur.
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