Il était une forêt de Luc Jacquet
Documentaire, France, 2012, 1H18
Avec Francis Hallé et la voix de Michel Papineschi
Sortie le 13 novembre 2013
L'objectif : Pour la première fois, une forêt tropicale va naître sous nos yeux. De
la première pousse à l’épanouissement des arbres géants, de la canopée
en passant par le développement des liens cachés entre plantes et
animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous
nos yeux. Depuis des années, Luc Jacquet filme la nature, pour émouvoir
et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et
passionnantes. Sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé a donné
naissance à ce film patrimonial sur les ultimes grandes forêts primaires
des tropiques, au confluent de la transmission, de la poésie et de la
magie visuelle. Il était une forêt offre une plongée exceptionnelle
dans ce monde sauvage resté dans son état originel, en parfait
équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand – connecté à
tous les autres, joue un rôle essentiel.
Le subjectif : Après l'énorme succès de sa Marche de l'empereur et un intermède "fictionnel" en 2007 (Le renard et l'enfant), le réalisateur Luc Jacquet revient au documentaire. Résultat de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé, Il était une forêt raconte l'extraordinaire aventure d'une forêt tropicale. De l'atroce épreuve de la déforestation jusqu'à ce que les arbres se dressent à nouveau de toute la hauteur de leurs troncs centenaires, le film est tout simplement le récit d'une renaissance, du retour à la vie "normale" du berceau de l'Humanité. Car s'il faut quelques instants pour abattre, il faut sept siècles à une forêt pour se reconstruire - si tant est que l'Homme la laisse en paix.
Jamais donneurs de leçon, le film et son réalisateur font passer ce message (que l'Homme a besoin des arbres, et que ceux-ci lui survivront) de manière habile et poétique. Exemple avec l'abattage des arbres, symbolisé par un violent orage et un ciel zébré d'éclairs. Ce qui intéresse Il était une forêt c'est de nous éclairer sur la vie de ces arbres, sur l'incroyable aventure de ces êtres majestueux et immobiles. Pour cela, la caméra de Luc Jacquet (qui accomplit de véritables prouesses en nous baladant dans tous les sens, et à des hauteurs vertigineuses, au milieu des forêts tropicales du Pérou et du Gabon) suit les pas et les conseils du botaniste Francis Hallé.
Le scientifique est un passionné qui a passé une vie d'homme à étudier et essayer de comprendre les arbres. Il nous conte de manière admirable et passionnante comment la nature reprend le dessus. Grâce à des anecdotes fascinantes, il maintient toujours en éveil notre curiosité et notre soif d'apprendre. Il y a l'histoire du cecropia, un arbre pionnier qui, pour se débarrasser des insectes qui le tuaient en mangeant ses feuilles, a développé une stratégie pour attirer et abriter en son tronc une armée de fourmis destinée à le défendre. Autre exemple avec l'épique bataille entre la liane passiflore (d'où sortent les fruits de la passion) et le papillon heliconius. Un enchaînement d'attaque et contre-attaque qui a donné naissance à plus de quarante espèces d'insectes, et à plus du double de lianes passiflores, en quelques dizaines d'années... Système de communication à base de parfums, mécanisme ingénieux de défense ou de reproduction, et même des scènes de combats (le terrible figuier étrangleur), Il était une forêt est une mine d'informations sur les arbres.
Tout au long des sept siècles qui défilent devant nos yeux, des premiers arbres pionniers jusqu'à la reconstitution de la forêt primaire, ces anecdotes et la façon dont elles sont illustrées et racontées émeuvent et émerveillent. Le mérite en revient évidemment au réalisateur (encore une fois, la mise en scène est prodigieuse), au botaniste Francis Hallé, mais également aux effets visuels, à la musique et au narrateur. Les premiers sont très subtils, mêlant dessins et images de synthèses aux prises de vues réelles. Tout sauf une surprise quand on sait qu'ils sont l’œuvre du studio français Mac Guff, derrière les films Chasseurs de dragons et Moi, moche et méchant. Côté son, la musique d'Eric Neveux est à la hauteur du film et de son message, aérienne et profonde. Quant au narrateur, sa voix vous sera certainement familière : elle est celle de Michel Papineschi, doubleur de Robin Williams ou encore du célèbre personnage Monk.
Il était une forêt est un hommage à ces grands arbres, à cette nature qui nous entoure et dont nous avons tant à apprendre. Fatalement couplé à un message écologique fort et d'actualité, le film relève pourtant le défi de n'être jamais moralisateur. En suivant la voix d'un homme qui a voué son existence à étudier les forêts - "quelque chose qui me dépasse mais dont j'apprécie la grandeur, je ne peux me résoudre à laisser ce monde disparaître", dit-il - Luc Jacquet nous fait comprendre l'urgence de la situation. Il nous invite à respecter les arbres et les forêts, qui règnent sur le temps quand nous régnons sur l'espace. "Nous souffrons de notre puissance, lance Francis Hallé. Regardons les arbres, leur sérénité. Ils furent notre berceau." Et ils sont notre avenir.
Jamais donneurs de leçon, le film et son réalisateur font passer ce message (que l'Homme a besoin des arbres, et que ceux-ci lui survivront) de manière habile et poétique. Exemple avec l'abattage des arbres, symbolisé par un violent orage et un ciel zébré d'éclairs. Ce qui intéresse Il était une forêt c'est de nous éclairer sur la vie de ces arbres, sur l'incroyable aventure de ces êtres majestueux et immobiles. Pour cela, la caméra de Luc Jacquet (qui accomplit de véritables prouesses en nous baladant dans tous les sens, et à des hauteurs vertigineuses, au milieu des forêts tropicales du Pérou et du Gabon) suit les pas et les conseils du botaniste Francis Hallé.
Le scientifique est un passionné qui a passé une vie d'homme à étudier et essayer de comprendre les arbres. Il nous conte de manière admirable et passionnante comment la nature reprend le dessus. Grâce à des anecdotes fascinantes, il maintient toujours en éveil notre curiosité et notre soif d'apprendre. Il y a l'histoire du cecropia, un arbre pionnier qui, pour se débarrasser des insectes qui le tuaient en mangeant ses feuilles, a développé une stratégie pour attirer et abriter en son tronc une armée de fourmis destinée à le défendre. Autre exemple avec l'épique bataille entre la liane passiflore (d'où sortent les fruits de la passion) et le papillon heliconius. Un enchaînement d'attaque et contre-attaque qui a donné naissance à plus de quarante espèces d'insectes, et à plus du double de lianes passiflores, en quelques dizaines d'années... Système de communication à base de parfums, mécanisme ingénieux de défense ou de reproduction, et même des scènes de combats (le terrible figuier étrangleur), Il était une forêt est une mine d'informations sur les arbres.
Aux arbres, citoyens !
Tout au long des sept siècles qui défilent devant nos yeux, des premiers arbres pionniers jusqu'à la reconstitution de la forêt primaire, ces anecdotes et la façon dont elles sont illustrées et racontées émeuvent et émerveillent. Le mérite en revient évidemment au réalisateur (encore une fois, la mise en scène est prodigieuse), au botaniste Francis Hallé, mais également aux effets visuels, à la musique et au narrateur. Les premiers sont très subtils, mêlant dessins et images de synthèses aux prises de vues réelles. Tout sauf une surprise quand on sait qu'ils sont l’œuvre du studio français Mac Guff, derrière les films Chasseurs de dragons et Moi, moche et méchant. Côté son, la musique d'Eric Neveux est à la hauteur du film et de son message, aérienne et profonde. Quant au narrateur, sa voix vous sera certainement familière : elle est celle de Michel Papineschi, doubleur de Robin Williams ou encore du célèbre personnage Monk.
Il était une forêt est un hommage à ces grands arbres, à cette nature qui nous entoure et dont nous avons tant à apprendre. Fatalement couplé à un message écologique fort et d'actualité, le film relève pourtant le défi de n'être jamais moralisateur. En suivant la voix d'un homme qui a voué son existence à étudier les forêts - "quelque chose qui me dépasse mais dont j'apprécie la grandeur, je ne peux me résoudre à laisser ce monde disparaître", dit-il - Luc Jacquet nous fait comprendre l'urgence de la situation. Il nous invite à respecter les arbres et les forêts, qui règnent sur le temps quand nous régnons sur l'espace. "Nous souffrons de notre puissance, lance Francis Hallé. Regardons les arbres, leur sérénité. Ils furent notre berceau." Et ils sont notre avenir.
Pourquoi ne suis-je pas étonné ? Et pourtant en dépit de ma non surprise, je lâche à peine des yeux les dernières lignes de cette chronique et des frissons parcourent encore mon dos. Des frissons à la fois de crainte face à l'histoire que paraît nous raconter ce film, mais également des tremblements d'émotion provoqué par l'immense appropriation du message transporté par ce long-métrage. Je filerais volontiers la métaphore en laissant échapper une pensée sincère : ce film pourrait être une jolie petite graine destinée à croître dans nos esprit et à faire grandir une sensibilité et un amour inconditionnel à l'égard des arbres et des forêts. Je pourrais, mais d'abord j'irai le voir. Puis, je tâcherai de semer cette belle idée, comme "L'homme qui plantait des arbres". Si j'avais imaginé citer Giono un jour... A croire que l'heure est venu de prendre les arbres et libérer la Nature ! Merci Charly ! Tu es un peu mon Jiminy Cricket écolo ;)
RépondreSupprimerWhaou que de compliments, et merci pour cette belle réponse !
SupprimerC'est vrai que ce film donne des frissons (surtout au début), mais également il nous fait voyager, il nous instruit, il nous fascine. Je me rends compte en me relisant qu'il est difficile de retranscrire les anecdotes du film. Alors oui, cours-y, vas voir ce beau documentaire et émerveille-toi pour moi ;)