jeudi 27 mars 2014

| Avis ¦ Her, I.A. mon amour









Her de Spike Jonze

 

Drame, romance, SF, USA, 2013, 2H06
Avec Joaquin Phoenix, (la voix de) Scarlett Johansson, Amy Adams   
Sortie le 19 mars 2014


L'objectif : Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…



Le subjectif : Icône du cinéma indépendant depuis son premier long-métrage, le génial et atypique Dans la peau de John Malkovich, Spike Jonze s'était auparavant révélé avec des spots publicitaires et clips musicaux (pour Björk, Fat Boy Slim, Daft Punk, Arcade Fire, etc.). Et le jeune cinéaste a encore d'autres atouts, puisqu'il est également acteur (Les rois du désert, Le loup de Wall Street) et producteur (tous les films et émissions TV des Jackass). Bref, Spike Jonze ne manque jamais d'idées audacieuses et exaltantes. C'était le cas en 2009 avec son adaptation du livre pour enfants Max et les Maximonstres, qui est devenu entre ses mains "un film sur l'enfance". C'est le cas cette année avec Her, une histoire d'amour entre un homme et une intelligence artificielle.


En plein dans l'actualité (à l'heure où Facebook vient de placer ses billes dans la réalité virtuelle, en rachetant l'entreprise Oculus VR), le film, mêlant SF et romance, questionne autant qu'il bouleverse. Situé dans un futur proche, où la technologie fait bien évidemment partie intégrante de notre quotidien, il nous raconte la vie de Theodore, un écrivain public ravagé par une rupture sentimentale. Ce dernier va alors se laisser tenter par l'achat d'un programme d'ami virtuel, doté d'une intelligence artificielle proche d'un esprit humain. Cet OS (pour "operating system", ou système d'exploitation en français), qui s'est prénommé lui-même Samantha, va rapidement lui devenir indispensable. A tel point que d'une relation d'homme à ordinateur va naître une véritable liaison intime entre deux entités.

Les amours artificielles

Spike Jonze réinterprète une thématique maintes et maintes fois racontée, à travers les âges et les arts : l'amour. Un amour difficile, presque impossible. Theodore doit d'abord faire face à ses propres réticences, puis à celles de ses proches, de ses collègues, et du monde qui l'entoure, en vivant une idylle avec une... machine. Her interpelle forcément les Terriens du 21e siècle que nous sommes sur les avancées technologiques, sur la place que doivent avoir ces nouveaux moyens dans nos vies - et dans nos vies intimes. Il existe une différence entre la capacité d’interagir avec un jeu vidéo grâce à la réalité virtuelle, rien qu'en bougeant les doigts et en discutant normalement avec les personnages, et celle de communiquer avec un ordinateur, partager avec lui émotions et sentiments. Jusqu'à envisager d'échanger le plaisir de la chair.



Mais Spike Jonze nous raconte surtout le destin d'un homme qui reprend peu à peu goût à la vie, et à l'amour. Un homme, Theodore, superbement interprété par Joaquin Phoenix, et une femme. Ou plutôt une voix de femme : celle de Scarlett Johansson, délicieusement sensuelle. Car Her c'est elle, cette entité immatérielle, cette intelligence artificielle dont on a du mal à mesurer les capacités, et la portée des émotions. D'autres films de SF s'interrogent sur les accès de colère et de violence d'un robot, sur sa capacité à défier les lois d'Isaac Asimov et de tuer un Humain. Ici, point de robot, mais une question : un ordinateur peut-il aimer ? L'amour entre un homme et un tel programme peut-il être autre chose qu'artificiel ?

Casting, musique et esthétique parfaits

Loin d'apporter une réponse définitive, Spike Jonze, grâce à des acteurs inspirés, une bande-originale poignante (signée Arcade Fire) et une esthétique parfaite (photographie, lumières, couleurs, décors sont en adéquation avec l'état de Theodore, tantôt dépressif, tantôt heureux), bref, grâce à ce grand et beau film qu'est Her, nous propose d'en vivre un exemple.

3 commentaires:

  1. J'avais déjà envie de le voir, tu m'as donné envie d'en savoir plus...

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    1. Merci pour le compliment ! ;) Et fonces-y, tu ne le regretteras pas !

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  2. J'ai oublié de te dire que je l'avais vu.... Et trouvé trop looooong on aurait pu se passer au.moins de 30 min. Sinon l'idée et le scénario sont pas mal. ;-)

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