Nouveau concept : le Saturday Fight Fever. Un samedi sur deux (ou un par mois, suivant l'actualité et ma propension à fournir en Film du samedi soir), je tente de percer en six points les mystères de deux films, d'hier comme d'aujourd'hui, aux attentes et aux styles similaires.
Pour cette seconde fournée, place tout d'abord à la comédie US "hype" du moment, Ted de Seth MacFarlane, avec Mark Wahlberg et Mila Kunis et... Ted, un ours en peluche qui boit, jure et fume. En face, son adversaire sera Le Complexe du castor, drame familial de Jodie Foster sorti "incognito" en mai 2011, avec Mel Gibson et... une marionnette de castor.
Pour cette seconde fournée, place tout d'abord à la comédie US "hype" du moment, Ted de Seth MacFarlane, avec Mark Wahlberg et Mila Kunis et... Ted, un ours en peluche qui boit, jure et fume. En face, son adversaire sera Le Complexe du castor, drame familial de Jodie Foster sorti "incognito" en mai 2011, avec Mel Gibson et... une marionnette de castor.
Crouch, touch, pause... ENGAGE !
Le projet
Même si le film de Jodie Foster a fini par atterrir devant mes yeux, il ne m'attirait pas lors de sa sortie en salles. Contrairement à Ted, aidé par une belle communication. Quatre seringues pour le film de Seth MacFarlane, seulement deux pour Le Complexe du castor.
L'histoire
Le Complexe du castor narre l'histoire d'un homme, Walter, dont la vie se délite petit à petit. La dépression faisant son œuvre, il se retrouve rapidement mis à la porte de chez lui par son épouse, qui cherche à l'éloigner de ses deux fils - dont le plus grand n'a plus aucune estime pour son père. Las, au fond du trou, Walter va tenter de mettre fin à ses jours... Jusqu'à ce qu'il tombe - miraculeusement - sur une marionnette de castor. Sans trop savoir pourquoi, Walter va l'enfiler et se mettre à exprimer à travers cette peluche tout ce qu'il n'osait pas dire ; faire tout ce qu'il n'osait pas faire ; vivre la vie qu'il n'osait plus vivre. Le Complexe du castor raconte sous couvert d'un concept original la remise en question d'un homme arrivé au carrefour de sa vie, à la limite entre schizophrénie et extra-lucidité.
Les acteurs
L'environnement
Ted va vous faire visiter Boston de long en large... De ses paysages urbains (enneigés), jusqu'à son stade de baseball, Fenway Park, en passant par l'univers intergalactique de Flash Gordon et l'appartement de John et Ted (glandeurs oblige). Pas un grand dépaysement pour les Américains, donc, mais pour nous pauvres Français, ce voyage visuel peut valoir le détour. Et puis, Boston ça change de New York, Los Angeles ou Chicago...
Pour mettre en boîte son film chargé en émotions, Jodie Foster a parié sur des décors sobres et dépouillés, plutôt sombres et situés dans une sorte de banlieue américaine stéréotypée. Bref, rien de très jouissif pour qui souhaite s'évader, mais force est de constater que ce choix est le bon : notre attention se porte ainsi plus sur les personnages que sur leur environnement. Même si, au final, Le Complexe du castor ne marquera pas les esprits ni les mémoires par des lieux ou des bâtiments clés, sauf peut-être avec la fresque murale peinte par Norah (Jennifer Lawrence).
Pour mettre en boîte son film chargé en émotions, Jodie Foster a parié sur des décors sobres et dépouillés, plutôt sombres et situés dans une sorte de banlieue américaine stéréotypée. Bref, rien de très jouissif pour qui souhaite s'évader, mais force est de constater que ce choix est le bon : notre attention se porte ainsi plus sur les personnages que sur leur environnement. Même si, au final, Le Complexe du castor ne marquera pas les esprits ni les mémoires par des lieux ou des bâtiments clés, sauf peut-être avec la fresque murale peinte par Norah (Jennifer Lawrence).
La réalisation
Pour une première, il faut dire que c'est une réussite. On imagine qu'il a été facile pour Seth MacFarlane de "diriger" le personnage de Ted - même s'il lui a sans doute fallu appréhender les techniques d'imagerie de synthèse - mais on peut également louer sa direction d'acteurs, et sa mise en scène de manière générale. Certes, cela reste de la comédie, mais le bonhomme sait bien où il va. Le rythme est très bon, les "ellipses" toujours drôles (comme ces passages dans l'univers de Flash Gordon, j'y reviens encore) et l'identité des séries TV qui ont fait sa renommée est préservée. Un (presque) sans faute pour Ted.
L'expérience et le genre du film aidant, Le Complexe du castor se démarque logiquement de son adversaire... Quatre seringue, contre trois pour Ted.
La critique
Sombre et parfois tragique, Le Complexe du castor n'est pas à voir un samedi soir pour se détendre. C'est un vrai drame sur la vie d'un homme ordinaire qui perd le contrôle de sa vie, et qui va utiliser le moyen le moins ordinaire pour s'en sortir. Un film très adulte avec une marionnette, un film magnifiquement bien interprété par un Mel Gibson au sommet et deux seconds rôles au diapason, réalisé avec justesse par Jodie Foster, et humainement mémorable. Si l'on enlève quelques longueurs, quelques passages trop lourds, c'est ce genre de film qu'on garde en tête, longtemps après l'avoir vu. Ce genre de production mélancolique, au goût doux-amer, ce drame aux relents optimistes qui fait se sentir bien, au final.
Difficilement, je donne l'avantage à Ted, même s'il est délicat, finalement, de départager deux long-métrages aussi différents. Victoire d'une courte seringue, encore une fois : quatre contre trois.
Le verdict
Cette fois, nous avons un vainqueur... Roulement de tambour... C'est Ted ! Dans l'ensemble, le premier film de Seth MacFarlane est meilleur, même si Le Complexe du castor a fait la différence sur deux points clés (casting, mise en scène). Deux très bons films, donc, mais avantage à cette comédie totalement barrée et finalement adorable, qu'on aura envie de revoir encore et encore ! Mais j'espère que ce second Saturday Fight Fever vous aura au moins donné envie de regarder le film de Jodie Foster... Ah et tant que je vous tiens, restez dans le coin : le prochain SFF interviendra plus tôt que prévu, dès ce mercredi, pour un combat de films d'animation spécial Halloween. Je vous laisse faire les pronostics sur les deux participants !
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