mardi 3 décembre 2013

| Avis ¦ Hunger Games - L'embrasement, retour de flamme ?


Hunger Games - L'embrasement de Francis Lawrence

 

SF, action, drame, USA, 2013, 2H26
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Woody Harrelson 
Sortie le 27 novembre 2013


L'objectif : Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark. Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le Président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais…



Le subjectif : Un peu plus d'un an après le succès monstre du premier volet (aux recettes presque 10 fois supérieures au budget de 78 millions de $), la trilogie littéraire Hunger Games est de retour sur grand écran. Après Gary Ross, c'est Francis Lawrence qui est chargé de l'adaptation. L'Américano-autrichien est un habitué des portages, ayant réalisé jusque-là Constantine, Je suis une légende et De l'eau pour les éléphants, qui sont tous des BD ou romans. Lawrence a également l'avantage de connaître les exigences des blockbusters : toucher un large public, tourner avec de gros moyens, mais aussi côtoyer des "stars" (Keanu Reeves, Will Smith, etc.).




En ce qui concerne l'histoire de ce Hunger Games - L'embrasement, elle suit comme on pouvait s'y attendre le livre homonyme, et raconte la suite des aventures de Katniss Everdeen et Peeta Mellark. Les deux vainqueurs des fameux "Hunger games" sont de retour chez eux, dans le District 12, et doivent faire face aux répercussions de leur "victoire" mais aussi de la médiatisation du stratagème amoureux qui les y a conduit. En clair, les vrais-faux tourtereaux doivent faire semblant d'être fous l'un de l'autre durant la Tournée de la Victoire, afin d'espérer retrouver une vie normale... Malheureusement - et comme c'est souvent le cas dans un récit de science-fiction - tout ne va pas se passer comme prévu.

Dystopie, jeux du cirque et jeunes adultes

Et revoilà les inévitables "Hunger games" (qui s'apparentent à des jeux du cirque modernes) pour une 75e édition. Ces Jeux de l'Expiation mettent toujours aux prises un garçon et une fille des douze districts, mais ces participants (les "tributs") sont cette fois choisis parmi des anciens vainqueurs. Pour le gouvernement de Panem (le pays fictif dans laquelle l'histoire se déroule), et pour son président Snow, ces Jeux sont une dernière tentative de rétablir l'ordre et d'étouffer la révolte créée malgré elle par Katniss Everdeen. Volontaire à la place de sa sœur dans les précédents Jeux, la jeune femme en a également déstabilisé le fonctionnement et le règlement, en permettant à deux participants d'en sortir vivants. Dépassée par ce statut d'icône et par la pression administrée par le président Snow, Katniss se retrouve entre deux feux.

"Tu leur as donné une chance, à eux de la saisir", lance-t-on à Katniss. Elle est le point de départ de cet "embrasement" mais elle doit également se battre pour sa propre survie dans l'arène. Des alliances et amitiés peuvent-elles se former quand on sait qu'il ne doit "en rester qu'un" ? Qui croire, et quels intérêts défendre : les siens ou ceux du peuple ? Des questions indirectement traitées dans cette excellente suite, pleine de belles séquences d'action, dotée d'un scénario solide (quoique moins bien ficelé que le premier) et servie une fois de plus par de très bons acteurs. Les amants maudits interprétés par Josh Hutcherson et Jennifer Lawrence (oscarisée entre temps pour Happiness Therapy), mais également des seconds rôles brillants comme Woody Harrelson, Donald Sutherland ou Philip Seymour Hoffman. Une phrase de ce dernier illustre d'ailleurs très bien le côté malsain de l'histoire de Hunger Games, qui s'avère être une dystopie sombre et intelligente, pourtant destinée aux "jeunes adultes" :

"Si on oublie son sens moral, on peut s'amuser !"*
Enfin, comment ne pas mentionner la très bonne bande originale signée James Newton Howard, qui rythme le long-métrage. Une BO pour laquelle de nombreux titres ont été tout spécialement composés par de grands artistes : Coldplay, Patti Smith, Of Monsters And Men, Anthony & The Johnsons, etc. Comme tout le reste, une belle réussite qui place cette suite au niveau du premier volet (petit bémol pour la fin de ce second long-métrage), en attendant l'adaptation du dernier tome de la saga littéraire. Hunger Games - La révolte sera porté au cinéma, toujours par Francis Lawrence, en deux parties (en 2014 et 2015), histoire d'en (faire) profiter au maximum.

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