dimanche 21 février 2010

| Avis ¦ Sherlock Holmes, élémentaire mon cher Ritchie !


Sherlock Holmes de Guy Ritchie


Action, aventure, USA-UK, 2008, 2H08
Avec Robert Downey Jr, Jude Law, Mark Strong
Sortie le 3 février 2010 


L'objectif : Aucune énigme ne résiste longtemps à Sherlock Holmes... Flanqué de son fidèle ami le Docteur Watson, l'intrépide et légendaire détective traque sans relâche les criminels de tous poils. Ses armes : un sens aigu de l'observation et de la déduction, une érudition et une curiosité tous azimuts; accessoirement, une droite redoutable... Mais une menace sans précédent plane aujourd'hui sur Londres - et c'est exactement le genre de challenge dont notre homme a besoin pour ne pas sombrer dans l'ennui et la mélancolie. Après qu'une série de meurtres rituels a ensanglanté Londres, Holmes et Watson réussissent à intercepter le coupable : Lord Blackwood. A l'approche de son exécution, ce sinistre adepte de la magie noire annonce qu'il reviendra du royaume des morts pour exercer la plus terrible des vengeances. La panique s'empare de la ville après l'apparente résurrection de Blackwood. Scotland Yard donne sa langue au chat, et Sherlock Holmes se lance aussitôt avec fougue dans la plus étrange et la plus périlleuse de ses enquêtes...


Le subjectif : De Sherlock Holmes et son acolyte Watson, je ne connais pas grand chose. En fait, j'ai lu un livre d'Arthur Conan Doyle, « the Hound of the Baskervilles », à la fac. Je n'en ai pas un souvenir impérissable. L'histoire des pensionnaires du 221B Baker Street est pour moi assez obscure, hormis peut-être ce qui les caractérise : un flegme britannique à toute épreuve, et une étrange facilité à résoudre toutes les affaires. Le film de Guy Ritchie, ce n'est pas que ça. Simplement : c'est trois aspects du bon vieux Holmes remis au goût du jour, façon Snatch : l'alcool, la boxe et les femmes.


Évidemment, connaissant Guy Ritchie un tant soit peu, l'addition promettait d'être sucrée. Au final, Sherlock Holmes est un très bon film d'action, qui vaut certes plus par ses acteurs, son humour et ses scènes d'actions (notamment celles au ralenti) que par son scénario, un brin usé. Magie noire et kung-fu se mélangent en tout cas assez brillamment, avec une atmosphère londonienne de fin de siècle fort plaisante. C'est poisseux, c'est crade, ça bastonne dur, le tout entrecoupé d'humour so british. Le retour de Guy Ritchie avait été amorcé avec brio sur RocknRolla, il confirme avec Sherlock Holmes que sa patte est toujours là.

Après Brad Pitt, Jason Statham ou Gerard Buttler, c'est ici au tour de Robert Downey Jr de porter la science de Ritchie à l'écran. Et comme d'habitude, Robert ne connait pas de bas... Son rôle est bien maîtrisé, entre flegme énigmatique, humour dévastateur et baston qualibrée, l'homme de fer semble savoir tout faire. Le duo qu'il forme avec Jude Law apparaît également comme une évidence, même si le casting en avait laissé quelques uns sceptiques au début. L'image du petit et bedonnant Watson s'est totalement envolée avec l'interprétation elle aussi musclée du beau docteur Jude Law. Pour répondre à ce couple de gentils, il fallait un méchant à la hauteur. Là encore, Guy Ritchie n'a pas eu à se creuser longtemps les méninges : il tenait depuis RocknRolla cet acteur entre ses doigts. Mark Strong campe le mystérieux et très sombre Lord Blackwood. Pas exceptionnel, son jeu puissant et démoniaque convient parfaitement au rôle. Celui d'un méchant de calibre moyen, à la fois terrifiant (comme le promet l'histoire) et finalement trop humain pour inquiéter Holmes et Watson. Tout ça, bien sûr, en attendant la suite.

Car bien que Ritchie ne l'affirme qu'à demi-mots, la production de Joel Silver existe aussi pour créer une nouvelle licence. Si les dollars suivent, on retrouvera très certainement nos deux compères dans de nouvelles aventures, d'ici deux ou trois ans. Histoire d'ancrer Robert Downey Jr un peu plus dans l'histoire du cinéma d'exploitation, lui qui a connu une sacrée période de doutes et de vide, entre 1992 (Chaplin) et 2005 (Kiss Kiss Bang Bang), malgré quelques succès. Tout est d'ailleurs en place pour que la licence perdure, à commencer par l'emblématique méchant Moriarty. Un peu à l'image de ce qu'a fait Chris Nolan pour son Batman Begins (offrir à Bruce Wayne des petits vilains : Ra's Al Ghul et l'Épouvantail, en gardant les gros morceaux pour le dessert), Guy Ritchie n'a grillé aucune cartouche en utilisant avec parcimonie le professeur James Moriarty, présent dans ce premier long-métrage mais pour autant jamais visible. Libre alors au réalisateur de choisir une nouvelle star pour porter à l'écran celui que Holmes qualifie de « Napoléon du crime. » Brad Pitt ? Johnny Depp ? Colin Farrell ? Les jeux sont ouverts et les rumeurs, déjà, courent sur la toile...



Avant de parler de sa suite, revenons sur le film que nous avons devant les yeux. Et surtout devant les oreilles. Car la musique est un des points forts du Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Orchestrée de mains de maître par Hans Zimmer (le génie musical de Gladiator ou The Dark Knight, rien que ça), la bande originale est en tous points somptueuse. Enlevée et irlandaise à souhaits, elle explose notamment grâce au morceau « Rocky Road To Dublin », interprétée par The Dubliners.

Après toutes ces louanges, et pour justifier ma note de 3/5, il faut bien avouer les quelques faiblesses du film. Tout d'abord, comme mentionné plus haut, l'intrigue et à la fois faiblarde et confuse. Partant du fait que c'est le début d'une nouvelle trilogie (soyons fous !), nous pouvons être indulgent. L'intrigue de Batman Begins n'étant d'ailleurs pas si géniale que ça. Mais là où le bât blesse, c'est au niveau de l'interprétation féminine. Les deux rôles « principaux », Irene Adler et Mary Morstan, sont sans cesse en dessous de tout. Rachel McAdams n'est jamais crédible en femme fatale éprise de Holmes. De son côté, Kelly Reilly est risible en femme dévouée envers Watson, retournant sa veste concernant Holmes lorsque son homme est en piteux état. Justement, une petite colle pour terminer. Docteur Watson par ci, docteur Watson par là... très bien. Mais connaissez-vous son prénom ? Non ?

3 commentaires:

  1. Coraline: Et bien oui car tu sites son prénom au début de ta critique!

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  2. ouais en fait c'est pas ma critique, c'est le synopsis... mais effectivement l'effet est tombé à l'eau ! ^^

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  3. C'est beau ! J'apprécie l'effort de concision, c'est agréable à lire et on apprend plein de choses. Finalement tu commence à être rompu à ce style qui, au fond, n'est plus vraiment une critique. Je m'explique, généralement, le stéréotype, c'est le mec aigri qui veut casser du réalisateur ou de l'acteur. Mais toi (oui TOI)tu juge le film dans son ensemble et en plus tu ajoute à ton papier des données que le critique lambda n'envisage même pas d'évoquer tant il croit que son lecteur est aussi cultivé et informé que lui. Certes, je suis très mal placé pour dire ça, vu le nombre de critiques que je lis... Mais en fait la plupart, celles que j'ai lue, m'a dégouté. Elles sont généralement un catalogue froid et fade d'avis compulsés dans un pauvre papier dénué de toute véritable information (même au singulier). Aussi, je t'encourage à continuer d'insérer histoires et anecdotes que tout un chacun, qui ne s'intéresse pas d'aussi près que toi au 7e art, est ravi d'apprendre, c'est mon cas. Encore une fois, bravo mon ami !
    Enfin, quand on te connait - je commence un peu... je crois... non ? Ok donc Ok ! - c'est élémentaire mon cher Laersch !
    D'ailleurs, saviez-vous, mon cher Charles "Watson" Noël (oui je m'auto désigne Sherlock Holmes, c'est le privilège de la majoritude... quelque chose me dit que ça ne va pas durer !), que la réplique "élémentaire mon cher Watson" n'a jamais été écrite par Sir Conan Doyle. C'est l'un des premiers acteurs qui a campé le héros de Baker Street qui a déclamé cette phrase, devenue culte. Il faut, à ce propos, reconnaître à Guy Ritchie que sur ce point là il est au fidèle à l'oeuvre originale, puisque - corrige-moi si je me trompe - Robert "Bob" Downey Jr ne la prononce pas une seule fois.

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