lundi 22 février 2010

| Avis ¦ Sur Planète 51, personne ne vous entendra rire


Planète 51 de Jorge Blanco


Animation, SF, Espagne-UK, 2008, 1H30
Avec les voix françaises de Vincent Cassel, Sara Martins, les frères Bogdanov
Sortie le 3 février 2010



L'objectif : Sur Planète 51, tous les habitants ont deux antennes et huit doigts mais vivent comme dans les années 50 en allant au cinéma voir des films d'invasion extraterrestre dans des ciné-parcs. Mais lorsqu'un astronaute débarque sur leur planète, c'est leur cauchemar qui devient réalité.


Le subjectif : Comme l'a dit un jour un célèbre poète italien, « sans maîtrise, la puissance n'est rien. » Autrement dit, la claque a beau être visuelle, elle ne marquera pas les esprits. C'est un peu dur envers ce beau film d'animation, mignon et joli à souhaits, mais c'est une réalité : Planète 51 sonne un peu creux. Et dans l'espace intersidéral de la création cinématographique du dessin animé, personne ne les entendra crier... Bon, après cette petite introduction, venons-en aux faits. Planète 51 débarque sur nos écrans sans grande prétention, si ce n'est celle de distraire en numérique. Avec le virement de cuti de Disney, on n'était plus habitués...


Techniquement, le film d'animation écrit par les scénaristes de Shrek, en a sous le scaphandre. Tout ça est flashy, très 50's, et bien coloré. Une fois habitués à la couleur verte des habitants de la Planète 51, on prend goût à suivre leur vie bien tranquille. Et le scénario colle alors à notre réaction vis-à-vis des graphismes : l'ensemble est doux, sucré, bien comme il faut. Jamais satirique, quelque fois ironique, l'humour de Planète 51 ressemble bien au burlesque de Shrek, mais encore plus à l'humour bon enfant de certains Pixar. Le personnage du robot Dover, par exemple, fait penser étrangement à un croisement entre Wall-E et Doug (de Là-Haut). Ce personnage et celui du chien-alien suivent par ailleurs la trajectoire des troisièmes rôles (ceux que l'on suit en rigolant, mais qui n'entrent que rarement dans l'histoire principale), comme Scrat de l'Âge de glace ou le roi Julian de Madagascar. L'histoire en elle-même est originale, même si les thèmes abordés (peur de l'étranger, assimilation aux contre-cultures, incompréhension de l'inconnu) ont été traités plus d'une fois au cinéma. Mais voilà, ici les étrangers... ce sont les humains.



Et plus particulièrement le personnage de l'astronaute Charles « Chuck » Backer, bien doublé en VF par Vincent Cassel. Le bellâtre américain s'emmêle souvent les pinceaux, jouant parfaitement son rôle de grande gueule égocentrique qui met les pieds dans le plat, progressivement appelé à changer son fusil d'épaul pour rentrer chez lui. Il devra s'allier avec Lem, nouvellement promu responsable du planétarium, et qui a dû pour cela oublier tout en ce quoi il croyait : à commencer par la vie extra-terrestre. Cette vie qui interroge, qui passionne ou qui fait peur est d'ailleurs au centre du film, mais reste trop en surface. Il y a d'une part Lem et ses amis, grands fan de comics et de films de SF, et de l'autre le reste de la population, contrôlée par l'armée et les scientifiques.

Malgré tout, Planète 51 ne manque pas de charme, ni d'humour. Les personnages sont plus qu'attachant, et on pourra se surprendre à s'attendrir devant les adieux des uns et des autres, devant leurs embrassades, devant les facéties de leur petite bouille verte. Ce n'est pas Disney, mais l'émotion est là, plus opaque, moins profonde, mais bien là. On prend vraiment du plaisir à suivre cette histoire, peut-être pas parfaite comme le sont souvent les réalisations de Pixar, mais en tout cas bien sympathique. Et si c'est cela que l'on attend d'un film, être diverti, ému ou distrait, alors Planète 51 vaut bien qu'on s'y attache. Ne serait-ce que pour les 90 minutes que dure le film, ne serait-ce que pour une fois, être vert de rire.

4 commentaires:

  1. Au vu de ton attaque, on a l'impression, que le film ne vaut pas les trois seringues (j'apprécie particulièrement la référence des seringues d'ailleurs, qui n'apparaissaient pas auparavant). Et au final, je trouve effectivement qu'il ne mérite pas cette note. Pour une fois, je te trouve très (trop ?) indulgent, parce qu'en substance, on comprend bien (précision : je n'ai pas vu le film) que Planète 51 n'est pas vraiment très drôle, ni vraiment très émouvant et que ses auteurs ne comptent finalement que sur sa réalisation technique pour le vendre. Aussi, je me permets de mettre en cause ta notation en rappelant ton barême : "3 seringues : Très bon film, malgré une ou plusieurs déception(s)". "Très bon film" ? Je n'ai pas l'impression à la lecture de ton papier que ce métrage est très bon... D'autre part je regrette la perte de cette habitude qui tendait à raconter les petits "à-côté" d'un film (Cf. autres commentaires). Mais une fois n'est pas coutume.
    Néanmoins suis-je sans doute quelque peu négatif du fait que la bande-annonce ne m'a pas séduit outre-mesure. "Mauvais réflexe", pourrait-on dire, mais je t'ai déjà entendu refuser d'aller voir un film pour cette raison (ne me demande pas d'exemple).
    Bref, la forme n'est en aucun cas en cause, mais le fond (de l'air) n'est pas assez frais à mon goût. Mais ne prends pas cela comme une critique envers ton travail, il s'agit plutôt du film pour lequel je suis sceptique. (Putain, mais je radote là ?!) Enfin je pense que tu as compris. Non ? Ah ouais ? Ok donc...
    En fait, je crois que je suis simplement vert...de jalousie.
    ;)

    RépondreSupprimer
  2. A vrai dire je pense que ce film vaut 3/5 car... c'est la note que je lui donne ! Et même si mon attaque laisse croire tout le mal que j'en ai pensé, il se voulait surtout être le reflet de mon attitude au début du film. Peu à peu, plus la trame s'est déroulée (pas géniale encore une fois), plus je suis entré dedans, je me suis mis à aimer ces petites bestioles (comme je le dis dans ma critique). Donc non, je pense avoir été clair : il faut donner une chance à ce bon dessin animé qui n'est pas au niveau des Pixar, mais qui s'en approche par la sympathie qu'il dégage.
    Pour revenir aux "anecdotes" ou "à côtés", il faudra que tu me dises de quoi il s'agit. Ici, j'ai voulu faire plus court car, d'une part, un dessin animé a moins d'histoires à raconter qu'un film normal, et d'autres part car j'ai tout dit en moins de lignes. Précédemment tu me reprochais de faire trop long, aussi je me suis tenu à faire plus court. Résultat, mon rythme d'écriture s'est accéléré, à tel point que j'ai déjà rédigé les deux prochaines critiques...
    Qui sauront, je l'espère, te satisfaire !

    RépondreSupprimer
  3. Je crois que je vais laisser une chance à ce dessin animé.

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...