mercredi 18 avril 2012

| Avis ¦ Lock Out, navet spatial


Lock Out de James Mather et Stephen Saint Leger


Thriller, Action, SF, USA / France, 2012, 1H38
Avec Guy Pearce, Maggie Grace, Vincent Regan
Sortie le 18 avril 2012


L'objectif : MS One est une prison spatiale expérimentale où les 500 criminels les plus dangereux au monde sont maintenus dans un sommeil artificiel. Chargée d’une mission humanitaire, la fille du Président des États-Unis, Émilie Warnock, arrive à bord de la station. Une mutinerie d’une rare violence y éclate. Émilie et l’équipe du MS One sont prises en otage par les détenus. Le Président décide d’y envoyer l’agent Snow avec pour seule et unique mission de sauver sa fille et personne d’autre…



Le subjectif : Il y a des bonnes, et il y a des mauvaises idées. Il y a l'idée du type qui a voulu comprendre pourquoi la pomme tombait ; et il y a celle de la femme qui a décidé de voir quel goût ça avait. C'est comme ça dans la vie, c'est comme ça pour le cinéma. Vous avez le mec qui décide de ressusciter les dinosaures, de leur insuffler la vie via des animatroniques, et de donner un sens à votre enfance ; et puis il y a Luc Besson. Entendons-nous bien : tirer sur le papa peroxydé du Grand Bleu et des Minimoys, de Léon et de Nikita, c'est à peu près aussi facile que de dégommer Marine Le Pen eu égard à son ascendance bor(g)née. Je ne me prive ni de l'un, ni de l'autre.


Mieux, quand je lis, dans le générique de Lock Out, "d'après une idée originale de Luc Besson", mes remords s'évanouissent. Autant que mes espoirs, d'ailleurs, face à ce film coécrit avec deux réalisateurs dont c'est le premier film  : James Mather et Stephen Saint Leger. Pourtant, la bande-annonce donnait envie. Le pitch ? Aussi. Lock Out devait être un énième métrage burné, avec un gentil trompé (Guy Pearce, alias Snow), une tripotée de gentils méchants et de méchants méchants, et une jolie blonde, la fille du président, au hasard (Maggie Grace, alias Emily). Bref, un scénario pas vraiment original - si on peut encore parler de scénario - mais entraînant pour qui voudrait se délasser le bulbe.



Lock Out commence d'ailleurs par une (assez) bonne scène : l'interrogatoire musclé de Snow. En plan très serré, on y voit l'ex-agent se faire méchamment marteler le visage, et lâcher vanne sur vanne en guise de réponse au gentil méchant de la CIA (Langral, alias Peter Stormare, l'astronaute russe d'Armageddon). Un exemple ? Langral demande : "Qu'est-ce qui s'est passé, la nuit dernière, dans la chambre d'hôtel ?" Snow rétorque "demande à ta femme", et crache ses dents. Sauf qu'ensuite, tout se complique. Déjà, première grosse séquence : une course poursuite en moto. Je crois ne pas avoir vu d'effets visuels aussi moches depuis... Leur invention. Pire, on n'arrive même pas à suivre Snow sur sa bécane tellement la copie est laide et les décors en images de synthèse saccadés.

Guy Pearce s'est perdu dans l'espace

Ensuite, les mauvais choix scénaristiques s'accumulent. Un lock-out, c'est une grève, en français. Ici, on a dû avoir droit à la grève des scénaristes. Tout est plat et sans surprise, hormis quand ça arrange le script : le héros débarque sur la station-prison comme par magie, l'apesanteur s'active et se désactive à la demande (je ne vous parle même pas des passages en combinaisons spatiales), les prisonniers se divisent et se multiplient à l'infini, idem pour les otages - qui s'apparentent tous plus à des informaticiens qu'à des matons. Un comble pour sécuriser le plus grand pénitencier de toute la galaxie.  En clair, Lock Out est plus "cheap" que "battle".



Que dire, enfin, du jeu des acteurs ? A l'exception du chef des types en combinaison orange, et, peut-être, de son acolyte déjanté, c'est très mauvais. Maggie Grace n'apporte évidemment rien non plus, puisque ses rares interventions teintées soit d'humour, soit de tendresse romantique, plombent l'intérêt du film - qui est d'être une production burnée très second degré - à chaque fois. Reste alors, dans cet amas de mauvaises idées, une lueur d'espoir : Guy Pearce. Comme la neige qu'il interprète, il est cette pureté qui illumine toute la pellicule. A coup de répliques mortelles ("Voilà une pomme, et un flingue. Parle pas aux inconnus, flingue-les !", cf. la photo ci-dessus), et de scènes de combat qui le sont tout autant, il arrive à tirer son épingle du jeu. Pour autant, s'il parvient - je ne spoilerai personne - à sauver la Terre, il n'en sera rien concernant ce film.

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