Avant-propos : Avec ce concept de « Film du samedi soir », je choisis de vous parler d'un petit métrage qui me tient à cœur. Il s'agit, chaque semaine, de fouiller mes étagères de DVD pour mettre en avant une petite comédie sans prétention, une série B bien barrée, un film d'horreur poussiéreux, une aventure de gosses oubliée... Bref, sortir du placard des trucs qui me font vibrer et aimer le cinéma, des productions totalement mésestimées, méprisées ou méconnues, et que j'estime être le remède parfait pour vos silencieuses soirées de samedi. Et vous savez quoi ? ça tombe bien, ce soir, on est justement samedi...
Big Nothing de Jean-Baptiste Andrea
Thriller, Comédie, UK / Canada, 2006, 1H26
Avec David Schwimmer, Simon Pegg, Alice Eve
Sortie le 27 juin 2007 (en DVD)
L'histoire : A l'insu de sa femme policière (Penelope), un professeur frustré et au chômage (Charlie, alias David Schwimmer) décide de prendre sa revanche sur la vie en s'associant avec un arnaqueur imprévisible (Gus, alias Simon Pegg) et son ambitieuse ex-petite-amie (Josie) dans un plan de chantage "à toute épreuve". Mais lorsque tout ne se passe pas comme prévu, ils découvrent vite que rien dans la vie n'est à toute épreuve... et que tout à un prix...
Et aujourd'hui, donc, place à Big Nothing. Comédie noire comme un café noir par un matin d'automne pluvieux, et qui a tout de la petite anglaise (à commencer par sa production), cette fiction a pourtant été réalisée par un Français. Jean-Baptiste Andrea, plus précisément ; un quarantenaire francilien totalement inconnu, ou presque. Presque, car, outre ce film, sorti en 2007 chez nous (directement en DVD), il a mis en scène Dead End trois ans plus tôt. Cette production d'épouvante - à ne pas confondre avec l'excellent court-métrage homonyme de Sandy Collora, qui mettait Batman aux prises avec un Alien et le Predator - ayant été récompensée dans moult festivals.
Dans Big Nothing, Jean-Baptiste Andrea base son histoire sur un duo en passe de réaliser un hold-up. Un binôme-type qu'on retrouve souvent dans les tragicomédies : le héros au grand cœur, paumé et naïf, prêt à tout pour aider sa famille (Charlie), et "son" némésis débrouillard, menteur et égoïste, prêt à tout pour se remplir les poches (Gus). Ces dernières années, on pourrait citer les exemples de Kiss Kiss Bang Bang (avec Robert Downey Jr et Val Kilmer), ou The Ice Harvest (John Cusack et Billy Bob Thornton). Certes, les motivations, les butins et les caractères peuvent changer, mais le fonctionnement reste (à peu près) le même. Dans Big Nothing, les deux acteurs qui se donnent la réplique sont deux habitués de la comédie : David Schwimmer et Simon Pegg.
Petit film mais grands acteurs
Lancés, l'un comme l'autre, dans le grand bain de l'acting via la télé (Friends pour Schwimmer et Spaced pour Pegg), les deux acteurs ne brillaient pas, au moment de la sortie du film, par leur présence sur grand écran. Simon Pegg n'était pas encore le sidekick le plus cool qu'Ethan Hunt ait jamais connu, et David Schwimmer... était seulement la voix de Melman, la girafe hypocondriaque de Madagascar. Bref, tout sauf des valeurs sûres. Et pourtant, le moins que l'on puisse dire est que leur partition est remarquable. Et si ce petit film, au budget de 8 millions de $, est aussi attirant, c'est surtout grâce à eux.
La complémentarité des deux personnages (Gus sûr de lui, mais maladroit et malhonnête ; Charlie qui veut rester dans le droit chemin, mais qui s'improvise pourtant criminel) et des deux acteurs donne une réelle sensibilité au film de Jean-Baptiste Andrea. Du reste, les deux seconds-rôles féminins sont loin de desservir le récit. Alice Eve joue Josie, l'ex-petite amie de Gus, malicieuse et pleine de vices. Elle aide le duo autant qu'elle l'embourbe dans une situation de plus en plus inextricable, et dont personne ne sortira indemne. La seconde à leur mettre des bâtons dans les roues, c'est Penelope, la femme flic de Charlie. Elle est interprétée par Natascha McElhone, l'ex-Mme Hank Moody de Californication.
Comme vous pouvez vous en douter, tous ces ingrédients (héros innocent - desseins malhonnêtes) confèrent à Big Nothing de nombreux rebondissements, et un rythme de comédie policière, parfois très noire, qui ne retombe jamais. Le spectateur - ou téléspectateur - suit sans problème, mais avec beaucoup de passion les (més)aventures des protagonistes, et l'histoire de Jean-Baptiste Andrea. Car bien jouée, celle-ci est également très bien réalisée. En témoigne la scène d'ouverture, poétique, où Charlie pousse sa fille sur une balancelle, et où la caméra suit le regard de l'enfant. Entre naïveté et dureté, on peut également saluer le joli générique de début, qui métaphorise ce qui suivra.
C'est un film noir très humain, à l'image de ses acteurs, et de son dénouement. Découvert par hasard, Big Nothing est sans prétention, mais mérite d'être vu ou revu. Parole de cinéphile.
La complémentarité des deux personnages (Gus sûr de lui, mais maladroit et malhonnête ; Charlie qui veut rester dans le droit chemin, mais qui s'improvise pourtant criminel) et des deux acteurs donne une réelle sensibilité au film de Jean-Baptiste Andrea. Du reste, les deux seconds-rôles féminins sont loin de desservir le récit. Alice Eve joue Josie, l'ex-petite amie de Gus, malicieuse et pleine de vices. Elle aide le duo autant qu'elle l'embourbe dans une situation de plus en plus inextricable, et dont personne ne sortira indemne. La seconde à leur mettre des bâtons dans les roues, c'est Penelope, la femme flic de Charlie. Elle est interprétée par Natascha McElhone, l'ex-Mme Hank Moody de Californication.
Comme vous pouvez vous en douter, tous ces ingrédients (héros innocent - desseins malhonnêtes) confèrent à Big Nothing de nombreux rebondissements, et un rythme de comédie policière, parfois très noire, qui ne retombe jamais. Le spectateur - ou téléspectateur - suit sans problème, mais avec beaucoup de passion les (més)aventures des protagonistes, et l'histoire de Jean-Baptiste Andrea. Car bien jouée, celle-ci est également très bien réalisée. En témoigne la scène d'ouverture, poétique, où Charlie pousse sa fille sur une balancelle, et où la caméra suit le regard de l'enfant. Entre naïveté et dureté, on peut également saluer le joli générique de début, qui métaphorise ce qui suivra.
C'est un film noir très humain, à l'image de ses acteurs, et de son dénouement. Découvert par hasard, Big Nothing est sans prétention, mais mérite d'être vu ou revu. Parole de cinéphile.
je dis oui!!! deux superbes idées en un seul article!!! parler de "classiques" du cinéma et de "big nothing". (je comprends pourquoi tu veux récupérer la jungle, je lis clair en toi fieffé coquin)
RépondreSupprimerhaha effectivement, là était le but de ma vile requête ^^
Supprimersinon, merci pour le com' !
Ah ben zut alors ! Je re-regarde Attack the Block pour le Xème fois et je me disais : "Tiens, il devrait faire ça pour Toxinémane Charles..." J'allais te proposer "Piqûre de rappel" pour le nom de la rubrique. Les grands esprits se rencontrent apparemment mais à une semaine d'intervalle.
RépondreSupprimerWaa punaise mais c'est bon ça "piqûre de rappel" !!! Et effectivement c'est exactement la même idée... D'ailleurs je compte sur toi pour me souffler quelques idées de films à dépoussiérer... ;)
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