mardi 30 août 2011

| Avis ¦ Destination Finale 5, la mort aux sources



Destination Finale 5 de Steven Quale


Épouvante-horreur, USA, 2011, 1H53
Avec Nicholas D'agosto, Emma Bell, Miles Fisher
Sortie le 31 août 2011


L'objectif : Dans ce cinquième épisode, la Mort est toujours aussi omniprésente et se déchaîne après qu’un homme soit victime d’une terrible prémonition, laquelle permet de sauver ses collègues de l’effondrement d’un pont suspendu. Ce groupe d’âmes innocentes n’était pas supposé survivre, et, dans une course terrifiante contre le temps, ces malheureux tentent frénétiquement de trouver le moyen d’échapper au sinistre agenda de la Mort.



Le subjectif : Alors que le cinquième opus sort sur nos écrans en cette fin août, rappelons que l'origine de la saga Destination Finale remonte à la nuit des temps... A 11 ans, plus exactement. A l'époque, le « pitch » du film, qui fait son succès aujourd'hui (la Mort pourchasse et tue un par un ceux qui lui ont échappé en début de film, grâce à la vision du héros), n'était qu'un prétexte pour assoir le scénario d'un slasher. La grande faucheuse remplaçant alors un Freddy ou un Jason dans d'autres productions du genre. Mais à compter du deuxième volet, cette idée a évolué, teintant le long-métrage d'humour noir, voire de fun. Le spectateur attendant, épiant, cherchant les moindres indices qui lui feraient entrapercevoir la vengeance de la Mort. Car si une chose n'a pas changé depuis le début, c'est bien cette règle, que n'aurait pas renié Gary Lineker : Destination Finale est un film simple, une dizaine d'ados tentent d'échapper à la mort pendant 90 minutes et à la fin, c'est la Mort qui gagne.


C'est bizarre, à peine un paragraphe d'écrit et je sens que le mot « mort » va revenir souvent dans cet avis... Bref. Revenons à ce Destination Finale 5, qui n'a (en apparence) aucun lien avec les 4 autres films de la franchise. Déjà, parce que son réalisateur Steven Quale fait figure de petit nouveau, les épisodes 1 et 3 ayant été les œuvres de James Wong, et les deux autres celles de David Richard Ellis. Ensuite, car (presque) aucun des personnages de ce cinquième volet n'est apparu dans un de ses 4 préquelles. Pourtant, Destination Finale 5 démarre en leur rendant hommage. En effet, le long générique d'introduction propose toute une série d'animations 3D faisant référence à des mises à mort vues dans les précédents épisodes. Cette séquence est d'ailleurs assez sympathique à regarder, peut-être même plus que LE gros accident du début. Ce fameux accident, que le héros voit dans sa vision, et qui détermine la suite de l'histoire. Ici, il s'agit d'un pont suspendu qui se fout en l'air. Plusieurs petits détails m'ont dérangé, certaines incohérences dans le déroulement des chutes mortelles (entre vision et réalité) ou dans le réalisme d'une telle catastrophe (on imagine mal un tel édifice se délabrer aussi facilement et rapidement) m'ont gêné...



C'est d'ailleurs une tendance depuis le précédent épisode, et le fait que le 4 et le 5 aient été tourné en 3D n'y est peut-être pas étranger. On dirait que les réalisateurs ont privilégié le spectaculaire au détriment du réalisme, qui était un des points forts de l'accident de circulation de Destination Finale 2. Mais ce ne sont que de petits détails, et la suite du film est d'un tout autre niveau. A commencer par la première "vengeance" de la Mort, qui s'attaque à la gymnaste du groupe (voir illustration ci-dessus). Une séquence qui tient le spectateur en haleine, lui dévoilant de fausses pistes pour finir presque par le surprendre... C'est ça qu'on aime dans cette saga, l'excitation qui se développe peu à peu, jusqu'au moment où la "destination finale" se montre, et se laisse savourer. Un plaisir certes pervers, une délectation au goût douteux, mais néanmoins jouissif.

De vieilles connaissances

En cela, le réalisateur - qui signe avec Destination Finale 5 son premier gros film - s'en sort plutôt bien, continuant à cultiver le "fun" des mises à mort (en soignant leur développement) tout en revenant aux origines de la saga, rendant le film un poil plus noir, plus "slasher". Et pour ce faire, Steven Quale ajoute un nouvel aspect "psychologique" en s'interrogeant réellement sur les réactions des personnages. On sent le copain de la gymnaste vraiment touché par sa mort, et avide de trouver un moyen pour se sortir de ce guêpier, quitte à devenir barge. Intervient alors ce nouveau concept, qui voudrait qu'en tuant une personne "innocente", on sorte des petits papiers de la Mort... Cette indication, c'est un protagoniste bien connu des fans de la franchise qui la délivre à nos héros : l'ami coroner Bludworth, joué par Tony Todd. Elle donne à la saga un nouveau souffle non négligeable : la Mort n'est plus la seule à décider qui doit vivre ou trépasser.



Outre cet attrait terrifiant retrouvé, Destination Finale 5 offre un nouvel épisode en 3D, après le 4. Rien de très palpitant : hormis les séquences d'intro et d'outro, et quelques effets prévisibles (une fille qui vient s'empaler sur le mat d'un voilier, au plus près de l’œil du spectateur), le port des lunettes ne s'avère pas indispensable. Loin de là. Mais la mode est ce qu'elle est. On attendra alors un épisode intégralement tourné en Imax 3D, par exemple, pour véritablement trembler en trois dimensions durant tout le film. Autre petit regret, les morts "réelles" n'ont plus aucun lien avec celles rêvées dans sa vision prémonitoire par le héros (ici Nicholas D'Agosto, boyfriend de la cheerleader dans la saison 2 d'Heroes). Exit les indices, pourtant initiés dès le premier Destination Finale, ou le principe des photos, présent dans le troisième volet. Aucun intérêt de se remuer les méninges en se remémorant la séquence initiale, donc, pour tenter d'imaginer comment untel ou unetelle vont se faire occire. Dommage, car les morts sont plus libres, moins originales et perdent en saveur ce qu'elles récupèrent (un peu) en réalisme.



En résumé, ce cinquième épisode est une très bonne surprise. Dans la lignée des trois précédentes suites, il continue à prôner le "tout pour le fun", quitte à utiliser (et nous pousser à débourser quelques euros pour) une 3D inutile, tout en exploitant une nouvelle façon d'appréhender la malédiction qui s'abat sur les héros de la saga. Le résultat est un film plus pêchu, nerveux, effrayant aussi, qui égale sans problème ses prédécesseurs. Même si on aurait aimé d'autres séquences morbides débridées, comme la première, ou un traitement du réalisme plus égal sur la durée. Mais l'essentiel est atteint, ce qu'on était venu chercher aussi : on prend son pied en observant la Mort - et les scénaristes - prendre le leur. Dernier point positif, et non des moindres, le twist final. Il procure une vraie bouffée d'euphorie, de celles qui nous font pousser un "ah whaaaaa" de bonheur intérieur, en révélant une information qui replonge les fans que nous sommes toutes et tous dans les premières heures de la saga... Replonger aux origines pour mieux patienter jusqu'au numéro 6 ?

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