vendredi 20 juillet 2012

| Avis ¦ The Amazing Spider-Man, le reboot qui tisse froid




The Amazing Spider-Man de Marc Webb


Action, Marvel, USA, 2012, 2H17
Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Rhys Ifans 
Sortie le 4 juillet 2012


L'objectif :Abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et d’accepter son parcours. Amoureux pour la première fois, lui et Gwen Stacy découvrent les sentiments, l’engagement et les secrets. En retrouvant une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, Peter entame une quête pour élucider la disparition de ses parents, ce qui le conduit rapidement à Oscorp et au laboratoire du docteur Curt Connors, l’ancien associé de son père. Spider-Man va bientôt se retrouver face au Lézard, l’alter ego de Connors. En décidant d’utiliser ses pouvoirs, il va choisir son destin…



Le subjectif : Dans les cartons de Sony depuis plusieurs années, le reboot de Spider-Man est aujourd'hui sur tous les (grands) écrans. Pourtant, la sortie d'un nouveau "premier film" sur les aventures de Peter Parker n'avait rien d'évident, surtout au sortir de la trilogie réalisée par Sam Raimi, il y a cinq ans. Auréolée d'un succès autant critique que commercial, la saga aurait même pu filer vers un quatrième opus, avec la même équipe.


Problème : les divergences entre le réalisateur d'Evil Dead et la firme nippone ont convaincu celle-ci de ne pas poursuivre l'aventure. Mais d'autres données sont entrées en ligne de compte, et Sony a souhaité renouveler la fructueuse expérience. En effet, propriétaire des droits de l'homme-araignée à la différence de tous les autres héros Marvel, détenu par Disney depuis 2009, la marque japonaise devait impérativement produire un nouveau film sur son super-héros masqué avant 2013. Devant l'impossibilité de dérouler l'histoire déjà écrite, Sony a donc décidé de la réécrire.

Et autant dire que la tâche s'avérait ardue pour les successeurs de Raimi, Maguire & co. Déjà, parce que la sortie de The Amazing Spider-Man est programmée entre celles des Avengers et du dernier Batman de Nolan, deux films de super-héros attendus, encensés et autrement mieux armés. Ensuite, parce que, justement, le film de Marc Webb est un reboot. Autrement dit, il est censé améliorer ce qui a déjà été fait. Or, outre le fait qu'il survienne très peu de temps après son modèle, et contrairement aux précédents Hulk et Superman (dont les originaux avaient été vivement critiqués), The Amazing Spider-Man doit se mesurer à l'excellent travail de Sam Raimi, et de ses acteurs. Sans vouloir offenser Marc Webb, son expérience derrière la caméra est plus que réduite, se limitant à la comédie "dramantique" (500) Jours ensemble.

Concernant le casting choisi, là encore le constat est inquiétant. Dans le rôle-titre, on retrouve l'anti-Tobey Maguire : Andrew Garfield. Le jeune interprète de The Social Network et Boy A, plutôt grand et longiligne, s'il a beau être un acteur prometteur, surprend dans le rôle de Peter Parker. Pour le reste, nous avons la charmante Emma Stone, qui récupère le rôle de Gwen Stacy, mais qui sera inévitablement confronté à l'ombre de la sublime Kirsten Dunst, et Rhys Ifans, dans la peau du super-vilain. Pas de quoi sauter au plafond.

Un grand pouvoir [impliquait] de grandes responsabilités

Le principal argument clamé haut et fort par la nouvelle équipe était, finalement, le retour de la franchise vers les origines du comics. On nous promettait le lance-toile mécanique ou encore le véritable premier amour de Spidey : Gwen Stacy. Seulement voilà, Marc Webb a dû oublier le célèbre adage prononcé par l'oncle Ben de Peter Parker : "Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités". En effet, si Gwen Stacy est bien la première petite-amie de Spider-Man, celle-ci est censée ignorer tout du lien qui unie le garçon et le super-héros ; de même que son père, le policier George Stacy, est beaucoup plus amical envers le jeune homme que ne nous le montre The Amazing Spider-Man. Comble du comble, la phrase qu'il va prononcer à l'encontre de Peter Parker, et qui va entraîner une séquence mélo-dramatique atrocement mal gérée, est tout simplement l'opposée à celle prononcée par George Stacy à Spider-Man dans le comics. Et à trop vouloir renouer avec les origines de la saga, le film en oublie son but premier : nous divertir.

Comme dit plus haut, les séquences "émotion" sont vraiment mal jouées et réalisées. Exemple avec le plan où Spider-Man sauve un petit garçon d'une chute vertigineuse, tournée au ralenti avec musique larmoyante et propos pompeux en sus. On ne nous épargne pas non plus certains lieux-communs, comme la fille de flic qui ne supporte pas l'idée que son petit-ami risque sa vie chaque jour... De l'autre côté, on retrouve plusieurs fois Peter Parker jouer de son humour légendaire lorsqu'il est l'homme araignée (la séquence avec le voleur au couteau, présente dans la bande-annonce), mais c'est bien trop épisodique. Le personnage campé par Andrew Garfield, pas époustouflant, apparaît du reste insaisissable, et finalement jamais à la hauteur de son prédécesseur joué par Tobey Maguire - qui avait certes l'avantage d'être confronté à un protagoniste et un acteur du calibre de Harry Osborn / James Franco. Quid de ses remords face au décès de son oncle ? Et de son identité secrète ?

Du côté de l'histoire et du vilain, le Lézard, là encore l'idée est bonne, mais le résultat est décevant. Le caractère et la personnalité du Dr Connors sont bien reproduites à l'écran, grâce à un très bon Rhys Ifans, mais le rendu graphique du monstre est assez laid, et l'impact scénaristique trop faible. Et de manière générale, ce reboot manque de charisme, d'intérêt et véritables qualités pour nous faire oublier la version de Sam Raimi. Seules les scènes d'action et de sauts dans les rues de New-York, quelques bonnes idées (introduire les parents de Parker, notamment) et l'apparition de Stan Lee - certainement le plus jubilatoire de tous les caméos du papa de Spider-Man - sauvent ce nouveau Spider-Man. Mais d'Amazing, il n'a définitivement que le nom.

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