samedi 2 février 2013

| Avis ¦ Happiness Therapy, la positive attitude de David O. Russell

Happiness Therapy de David O. Russell


Comédie dromantique, USA, 2013, 2H02
Avec Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Robert De Niro  
Sortie le 30 janvier 2013


L'objectif : La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents. Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour : apprendre à danser avec elle. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.



Le subjectif : Il y a trois ans, Fighter, un drame sportif sur la boxe, au casting aussi musclé que talentueux (en tête le quatuor Mark Wahlberg, Amy Adams, Christian Bale et Melissa Leo - les deux derniers raflant chacun l'Oscar du meilleur second rôle), crevait l'écran. Encensé par la critique, il remettait en même temps en selle son réalisateur, David O. Russell, qui avait connu des fortunes diverses, avec Les Rois du Désert et I Love Huckabees. Cette année, le New-Yorkais semble de nouveau prêt à rafler les statuettes dorées avec Happiness Therapy, nommé 8 fois aux Oscars et couronné par trois Golden Globes (dont ceux de meilleure comédie, et de meilleure actrice dans une comédie, pour Jennifer Lawrence). Preuve que le réalisateur, après plusieurs tentatives, a peut-être trouvé la recette du bonheur...



Devant l'énergie positive et le jeu proposé par ses acteurs, on serait tenté d'y croire. En première ligne, il y a le duo de tête d'affiche : le tombeur Bradley Cooper (L'Agence tous risques, Very Bad Trip), et la séduisante Jennifer Lawrence (qu'on avait laissé se dépatouiller de la cruauté des Hunger Games avec grâce). Ici, pourtant, les deux acteurs ont du mal à tirer profit de leur physique. Le premier, qui joue un homme qui a tout perdu (femme, travail, maison) et qui sort de huit mois d'internement psychiatrique pour "trouble bipolaire non diagnostiqué", est confronté à des sautes d'humeur fracassantes. La seconde, qui vient de perdre son mari, tente d'enfouir sa solitude et son manque d'affection dans le sexe. Mais, même s'il la qualifie de "pute fidèle à un mari mort", qu'elle, de son côté, le renvoie à son incapacité à pardonner aux autres et à s'aimer comme il est, et même s'ils sont tous les deux aussi paumés, ils vont se permettre de refaire surface.

Santé, bonheur, sexe et bonne humeur !

Autour de cette dualité explosive, qui accouche de situations à la fois drôles et émouvantes (on est bien dans de la comédie dramatique, la romance s'insinuant assez lentement entre eux), on retrouve tout un panel de personnages secondaires et éclatants qui euphorisent la pellicule. On pense notamment au co-pensionnaire de l’hôpital psychiatrique, incarné par un Chris Tucker survitaminé (la trilogie Rush Hour, Le Cinquième élément), et au père du héros, campé par Robert De Niro. Dans la peau de cet homme froid et distant avec son fils, hanté par son armée de troubles obsessionnels compulsifs visant à lui faire gagner ses paris sportifs, le presque septuagénaire livre une prestation jouissive. Rien d'étonnant, donc, de le retrouver nommé aux Oscars. Comme le sont, du reste, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Jacki Weaver (sa femme, dans le film).



Il existe pourtant dans Happiness Therapy quelques faiblesses. Le scénario est cousu de fil blanc, et certaines situations paraissent tirées par les cheveux (retrouver son psy aussi souvent hors de son cabinet, se foutre sur la gueule avant un match, apprendre la danse et se déhancher comme un Dieu en si peu de temps). Tout cela nous fait croire que David O. Russell, qui a adapté le livre homonyme de Matthew Quick, a pêché par excès de facilité à de nombreuses reprises. Mais si le bonheur - comme assister à une comédie "dromantique" aussi réussie et surtout aussi bien jouée - est à ce prix-là, alors on veut bien volontiers pardonner ses quelques écueils à Happiness Therapy.

2 commentaires:

  1. héhé, oui c'est vrai que certains aspects du film sont exagérés, dramatisés mais on "pardonne" un peu cela. C'est une comédie légère qui amuse et redonne le sourire !

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    1. c'est tout à fait vrai, on lui pardonne facilement, parce que c'est ça aussi le cinéma :) et que ça fait du bien!

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