samedi 27 juillet 2013

| Le Film du samedi soir ¦ Welcome to the Punch

Le Film du samedi soir, c'est une petite comédie sans prétention, une série B bien barrée, un film d'horreur poussiéreux, une aventure de gosses oubliée, une sortie directe en DVD... Bref, un film passé à la trappe que je vous conseille et vous recommande chaudement. Ce soir, on est samedi, et le film du samedi soir est :

 


Welcome to the Punch d'Eran Creevy


Action, thriller, policier, USA UK, 2013, 1H39
Avec James McAvoy, Mark Strong, Andrea Riseborough
Sortie le 1er août 2013 (en DVD)





L'histoire : L’ancien criminel Jacob Sternwood doit quitter sa planque en Islande et revenir à Londres pour aider son fils impliqué dans un casse qui a mal tourné. Un retour au pays qui donne une chance à l’inspecteur Max Lewinsky d’attraper enfin l’homme qu’il n’a cessé de poursuivre depuis trois ans. L’un face à l’autre, c’est une véritable conspiration qu’ils vont mettre à jour et qu’ensemble ils vont devoir déjouer pour rester en vie…



Quand on me parle d'un film noir / polar britannique, mes yeux s'illuminent sans sourciller. Normal, avec un héritage aussi riche que peut avoir ce genre, à la fois très marqué esthétiquement, drôle (si on aime l'humour british) et irrévérencieux, la satisfaction est souvent au rendez-vous. Et si les maîtres se nomment Dany Boyle (Trainspotting, Petits meurtres entre amis ou Trance) ou Guy Ritchie (Snatch, Arnaques, crimes et botanique), d'autres réalisateurs ont repris le flambeau. Sans être exhaustif, de nombreuses pépites déferlent sur nos écrans depuis une dizaine d'années : Intermission, Petits meurtres à l'anglaise, Bons baisers de Bruges, L'Irlandais, Layer Cake... Layer Cake, avec Daniel Craig et réalisé par l'excellent Matthew Vaughn (Kick-Ass, X-Men : First Class) qui était pour l'occasion assisté d'un certain Eran Creevy. Ce Londonien de 37 ans, repéré en 2008 grâce à son thriller Shifty (inédit en France), revient cette année avec un polar bien de chez lui : Welcome to the Punch.




Et comme souvent, ce "petit" film (budgété à 8,5 M$) ne connaîtra pas la faveur des salles françaises, étant directement propulsé en DVD/Blu-Ray (sortie ce mercredi 1er août). C'est fort dommage, tant ce polar entièrement britannique, produit par Ridley Scott, a de la gueule. Une sacrée gueule, même. Devant la caméra, on retrouve un casting impressionnant et originaire exclusivement d'outre-Manche. En pleine lumière en ce moment, James McAvoy livre une nouvelle prestation hystérique et fiévreuse, après Trance et avant Filth, où son rôle s'annonce sauvage. Il joue Max Lewinsky, le héros de Welcome to the Punch, un policier blessé (mentalement et physiquement), qui se considère comme un flic raté. La raison ? Il a laissé échappé le criminel Jacob Sternwood, alors qu'il avait l'occasion de le stopper. Ce méchant, et ce n'est pas une surprise, est interprété par le taciturne Mark Strong. A leurs côtés, on retrouve avec plaisir plusieurs seconds rôles, de la coéquipière flic (Andrea Riseborough, impeccable dans Oblivion) au grand-frère de gang (Peter Mullan), en passant par le chef de la police (David Morrissey) ou l'inquiétant tueur à gages (Johnny Harris).

Petit film entre Anglais

Outre l'affrontement entre Max (James McAvoy) et Sternwood (Mark Strong), qui vire complètement à l'obsession pour le premier, une histoire parallèle se met en place. Elle concerne d'abord un meurtre suspect auquel est lié le fils du grand criminel - qui oblige ce dernier à sortir de sa retraite en Islande, et de retourner aux affaires à Londres. Mais pas seulement : on apprend rapidement que quelque chose de trouble se trame, mêlant trafic d'armes, élections municipales et corruption. Obsédé par son échec face à Sternwood, que son genou blessé lui rappelle sans cesse, Max n'a pas les idées claires et fonce tête baissée dans cette sale affaire, avec perte et fracas. Il n'est pas le bienvenu, et il va vite s'en rendre compte. Malin et original, le scénario d'Eren Creevy tient la route une bonne partie du film, avant de s’essouffler dans la dernière ligne droite. Sans concession, l'histoire est cependant illustrée à la perfection par le jeu radical des acteurs.

La mise en scène est loin d'être en reste : nerveuse et ingénieuse, elle offre de nombreux plans excellents. On pense notamment à la première séquence de braquage, où Max (James McAvoy) poursuit à voiture puis à pieds le quatuor de gangster mené par Sternwood (Mark Strong). On sent que le réalisateur s'est autant inspiré de ses pairs anglais, que des productions hongkongaises. On est face à un film d'action efficace et très nerveux. La photographie très "nocturne" peut renvoyer quant à elle au cinéma de Michael Mann. L'image est bleue, froide, mettant en valeur une Londres à la fois classieuse, secrète et effrayante, tout en renforçant le sentiment d'avoir affaire à un polar à l'histoire intransigeante et implacable. Finalement, sans quelques accrocs (un dénouement un peu facile, des scènes de fusillades dispensables, des seconds rôles qui manquent de profondeur), Welcome to the Punch aurait pu se faire une place parmi l'élite du polar anglais, entre Snatch et Trance. Mais ne vous y trompez pas : il a largement sa place dans votre DVDthèque, afin d'être savouré comme il le mérite. Et pourquoi pas un samedi soir ?

PS : je vous conseille chaudement la scène avec la grand-mère (photo ci-dessus), amenée à devenir culte !

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