Avengers de Joss Whedon
Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo
L'objectif : Lorsque Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D., l'organisation qui préserve la paix au plan mondial, cherche à former une équipe de choc pour empêcher la destruction du monde, Iron Man, Hulk, Thor, Captain America, Hawkeye et Black Widow répondent présents. Les Avengers ont beau constituer la plus fantastique des équipes, il leur reste encore à apprendre à travailler ensemble, et non les uns contre les autres, d'autant que le redoutable Loki a réussi à accéder au Cube Cosmique et à son pouvoir illimité...
Le subjectif : Le projet trottait depuis quelques années dans les têtes pensantes de la Maison des Idées (alias Marvel), mais il n'a vu le jour sur nos écrans qu'en 2008. Samuel L. Jackson, sous les traits de Nick Fury, venait de faire une apparition éclair mais ô combien déterminante à la fin du premier Iron Man. C'était acté, la décision de réunir la super-équipe des Vengeurs était prise. Quatre ans et autant de long-métrages auto-produits plus tard (L'Incroyable Hulk, Iron Man 2, Thor et Captain America : First Avenger), voici ce film choral tant attendu, dopé aux millions. Avengers : le rassemblement c'est maintenant !
Et si les dernières productions Marvel avaient pu en décevoir certains (au hasard : un Iron Man 2 plutôt mauvais, un Hulk trop bourrin, un Thor trop mystique et un Captain America passéiste), le film de Joss Whedon, lui, a apparemment mis tout le monde d'accord. Sur la twittosphère, les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le long-métrage du papa de Buffy contre les vampires ; on peut même y lire "meilleur film de super héros". Les critiques "professionnelles", elles aussi, sont presque toutes positives. Concernant l'accueil en salle, là encore c'est dithyrambique. A l'heure où j'écris ces lignes, soit trois semaines après sa sortie mondiale, Avengers est classé 11e des films les plus rentables de l'histoire du cinéma. Il est même devenu le plus rapide à atteindre le milliard de dollars de recette, en dix-neuf jours...
Et le film, dans tout ça ? Avec pareil contexte, c'est plutôt perplexe que je me suis rendu dans ma salle de cinéma préférée. Il faut dire que dernièrement, les films "survendus" m'avaient quelque peu laissé sur ma faim. Mais là... Dès les premières scènes, l'action et l'intrigue font naître chez moi un sentiment d'attente et d'impatience. On voit Nick Fury, Maria Hill, le professeur Selvig ou encore Hawkeye (joué par Jeremy Renner, qui ne cesse d'exploser à l'écran depuis Démineurs). Le scénario se dessine autour du Tesseract (aperçu brièvement dans Thor mais surtout dans Captain America), volé des mains du colonel Fury et de ses hommes par Loki, le frère démoniaque du dieu d'Asgaard. Suit alors la relance du "projet Avengers", et la réunion de ses glorieux membres.
Un super casting au rendez-vous
Si l'on oublie ce que l'on sait sur les Vengeurs (et notamment que ceux-ci, à l'origine, étaient cinq, comptant notamment Hank Pym alias Ant-Man et La Guêpe, mais nullement Captain America), on prend un plaisir non dissimulé à voir se former cette super-équipe. A l'image d'un Ocean Eleven ou, plus près de nous, de Fast Five, on assiste au casting, au rassemblement de ces membres dotés de pouvoirs plus ou moins extraordinaires. On (re)découvre ainsi la Veuve noire, sculpturale Scarlett Johansson, qui se démène dans une version musclée de "chair dance" ; Captain America, très sobre Chris Evans, qui s'adapte peu à peu à sa nouvelle époque ; Iron Man, excentrique et drolatique Robert Downey Jr, plus attiré par son entreprise et sa secrétaire Pepper Potts qu'à sauver le monde ; le Dr Bruce "Hulk" Banner, discret mais excellent Mark Ruffalo, qui tente de cacher sa monstrueuse existence ; et Thor, joué par Chris Hemsworth, qui retrouve ses coéquipiers malgré lui, dans le but de contrecarrer les plans de son frère Loki, brillamment interprété par Tom Hiddleston.
Tout ce beau monde (notez que jamais, ô grand jamais, un super héros ne peut être laid) s'unit alors pour bouter hors de Terre l'infâme dieu d'Asgaard à cornes, et aux cheveux gominés. Tous ? Pas vraiment, ou plutôt pas immédiatement. Comme dans le comics, des tensions entre les personnages existent, et ils sont fidèlement retranscris par le script de Joss Whedon, dont c'est la seconde expérience sur grand-écran après le mésestimé Serenity. Thor et Iron Man se chahutent, puis Captain America s'en mêle... (Les passes d'armes, surtout verbales, entre ces deux derniers étant un vrai régal). Sans oublier l'aigreur naturelle d'un Hulk, qui n'hésitera jamais à envoyer balader ses opposants, méchants comme gentils. Deux de ces scènes étant d'ailleurs devenues instantanément cultes (ceux qui ont vu le film comprendront, si je leur dit : Hulk + Thor, et Hulk + Loki).
Pour le reste, l'action est au rendez-vous, tout comme le spectaculaire. Les affrontements à bord du vaisseau du SHIELD puis dans Manhattan devraient rester à ce titre longtemps dans les mémoires, pour avoir à ce point su mêler rythme et émotion. En outre, ce premier Avengers réussit le pari de réunir avec justesse et crédibilité des personnalités aussi différentes qu'un égoïste milliardaire, un soldat au patriotisme "old fashioned", un Dieu par nature extra-terrestre et un... Hulk ; et à faire briller cette équipe de super-héros autant - si ce n'est plus - que chacun l'avait été dans son propre long-métrage. Un véritable tour de force, donc, qui en fait certainement la meilleure adaptation de comics depuis bien longtemps. Ou, sans se mouiller, le meilleur super film choral jamais créé.
La Toxitation : "Superheroes ? In New York ? Give me a break !" * de Stan Lee, dans la peau d'un vieil homme, à la fin du film.
* La VF : "Des super-héros à New York ? Mais vous me prenez pour qui ?"
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